Les "supergroupes" sont à la mode depuis une paire d'années ou deux – à moins que ce ne soit simplement le terme sous la plume des chroniqueurs toujours avides d'un prêt-à-écrire qui leur permettra de gagner un temps précieux. Le "supergroupe", ce n'est jamais qu'un groupe formé par des musiciens déjà connus pour d'autres projets. Une notion qui peut recouvrir des réalités bien différentes, du montage marketing le plus artificiel (façon accumulation hyperbolique de grands noms) au collectif undergound recomposant sans cesse le lineup des différentes formations qu'il engendre successivement.
Les New Pornographers, eux, sont un "supergroupe" depuis 1997, date à laquelle huit musiciens solos ou issus de formations aussi confidentielles que Destroyer, Swan Lake, The Evaporators ou Immaculte Machine ont décidé de se réunir autour d'un projet qui ne devait être qu'éphémère. Treize ans plus tard, le collectif est toujours là pour proposer un cinquième album, et semble bien être devenu le projet principal de chacun de ses membres.
Simple opportunisme ou authentique révélation musicale pour ses membres, il faut reconnaître que ce Together, à défaut de relief, ne manque pas d'entrain ni d'enthousiasme. Joyeux, foisonnant, débordant, un rien bordélique, avec une petite teinte oldy (but goody) très 60s sur certains titres, direct plutôt que percutant, le disque ne manque pas de qualité. Power pop plutôt qu'indie rock, il risque certes de lasser ceux qui ne trouvent leur salut que dans la saturation ou l'entretien de leur dépression ; mais ravira tout ceux que les paroles n'intéressent que le temps d'un refrain insouciant, chanté en chœur et ad lib, ceux qui auraient aimer découvrir les Mamas & the Papas en 1967, ceux qui trouveraient Broken Social Scene trop agressif. |