Le Canada semble parfois bien loin de tout quand il s'agit de découvrir ici des artistes de là-bas. Soso dont l'album vient enfin de paraître en France 3 ans après sa sortie canadienne en sait quelque chose, tout comme en leur temps les Metric dont le Old World Underground Where Are You Now ! n'était sorti chez nous que deux ans plus tard grâce au film d'Olivier Assayas et sa BO percutante.
Mother Mother est un autre de ces groupes à trouver tardivement le chemin des disquaires français et O My Heart arrive chez nous deux ans après sa sortie originale et presque à la veille de la sortie du troisième album du groupe prévue dans quelques mois. Signé sur le même label que Metric, Mother Mother a également ouvert quelques concerts pour leurs aînés.
Si le disque est inégal, il faut bien reconnaître qu'il comporte quelques tubes potentiels à commencer par "Hay loft", pas forcément représentatif mais ô combien entraînant et joyeux ou encore "Wrecking Ball", dansant sans être electro et absolument addictif, une rareté de nos jours. "Wisdom" laissera moins de souvenirs mais "Sleep awake", très proche de l’univers de Metric avec une pointe de Vanessa Paradis dans la voix (si si) ferme joliment le disque avec sa pop sautillante et énergique tout en restant sobre.
Le chant, sans réel leader, est un mélange de voix féminines et masculines apportant originalité et harmonies aux chansons comme sur "Body" rappelant vaguement des harmonies entendues il y a longtemps chez Lush.
La basse parfois lourde rappelle étonnamment certains titres des Pixies comme sur l'intro de "Oh my heart" tandis que les mélodies restent résolument pop avec des refrains fédérateurs et légers comme la brise, tout en ayant un potentiel tubesque indéniable avec en tête le faux funky "Body of years" et ses chouettes joutes vocales, la ballade "Ghosting" ou encore le tonique "Hay loft" que doivent leur envier les "idols" japonaises.
Oh my heart est un joli album, frais et joyeux et qui peut afficher sans rougir plus de prétention qu'il ne semble en avoir au premier regard (quelle drôle de pochette quand même, presque aussi étrange que le look du chanteur du groupe très... Billy Idolesque) et s'avère une belle surprise promettant un bel avenir à ces jeunes canadiens. |