One woman show interprété par Karine Lyachenko dans une mise en scène de Michèle Bernier.
Avec l'affiche de son spectacle sur laquelle elle soulève sa jupe, Karine Lyackenko place manifestement la barre nettement plus haut que l'expression, certes peu élégante mais justement métaphorique, "avoir le feu aux fesses" : c'est de la dynamite !
Alors, même les pouet-pouet-la-mouche, les sens titillés, veulent en avoir le cœur net pour savoir si, au prix d'une concession ponctuelle à l'humour graveleux avec un poil de trash, elle tient ses promesses.
Et bien, ils ne seront pas déçus parce que les textes, de Karine Lyachenko herself, mais aussi de Carole Greep et de Laurent Baffie, ne font pas dans la dentelle de Calais mais plutôt dans le macramé section "cables" pour débutant handicapé.
Et pourtant, ils ne sont pas exempts d'un humour décapant, parfois au deuxième degré, en brocardant les malchanceuses du coeur, les spécialistes des rateaux, les laissées pour compte des contes de fées qui doivent se contenter des nains à défaut de prince charmant, les vouées au célibat qui y croient encore et les desesperadas prêtes à tout ou presque pour trouver l'amour.
Cela donne une détonante galerie de portraits pis sur le vif, juste un brin appuyé, de l"incorrigible midinette qui rêve de pectoraux ignifugés et se pourrit la jeunesse aux bals des pompiers, à la fausse Marylin dans la fameuse robe du film "Sept ans de réflexion" qui file le parfait amour avec son aspirateur Hoover, yes Mister President, qui remplace avantageusement l'air pulsé de la bouche de métro, en passant par la femme-vache unicorne qui a décidé de ne plus ruminer l'herbe mais de la fumer pour chasser les coup de bouse à force de voir les trains du bonheur passer sans s'arrêter, l'allumée du réchaud version Sans Amour Fixe réduit à la mendicité amoureuse et la kamikaze baroudeuse façon Tomb Raider du pauvre qui cherche un Rambo altruiste.
Et puis, tempérament de feu, Karine Lyachenko, la quarantaine épanouie et pulpeuse, plus quelques kilos qu'elle avoue en montrant sa robe-vache à la fermeture éclair béante, c'est de la bombe !
Comique avant tout et sans tabou sous la direction de Michèle Bernier, qui n'est pas la dernière pour la rigolade, manifestement elle prend son pied sur scène ce qui n'est pas étranger à l'empathie qu'elle déchaîne dans un public , ce qui donne un public métissé pour un one woman show qui ne mâche pas ses mots. |