Qui, dans nos contrées, écoute encore America, ce groupe qui chantait l'hymne folk "Horse with No Name". A priori plus grand monde, mais Birdpaula, quant à elle, n'a pas encore épuisé les pépites mélodiques de leur discographie. Bien qu'elle vive en France depuis la fin des années 70, cette américaine sort un disque qui semble bien peu influencé par les flonflons et l'accordéon. "Picnic Party", le premier single de cet album, rappelle plus les ambiances moites du film de Jarmush, Mistery Train que le bal du 14 juillet.
L'atmosphère d'un sud américain tel que rêvé d'Europe se dessine au fur et à mesure qu'on écoute le disque. Folk, jazz, gospel se mélangent et invoquent l'esprit de Marvin Gaye ("Sensuality"), Joni Mitchell ("Chicago"), ou encore de Crosby, Still & Nash ("Cat has nine lives").
On n'apprécie moins l'ambiance mielleuse, proche d'une chanson des Carpenters, sur "Complexity of clouds", le morceau qui clôture l'album. Quant au traitement de "À la recherche de Hemingway", unique chanson en français de l'album, elle s'approche de la faute goût avec son feeling plus RNB que rythm'n'blues.
Si la voix chaude et l'accent de Birdpaula donne à Give in to love le grain d'un disque américain qui a traîné dans la poussière au bord des routes, les arrangements de Renaud Letang, producteur de Feist, Alain Souchon ou Manu Chao, contribuent à lui donner une patine raffinée. Un disque d'été à écouter autour du feu de camp si vous trouvez plus facile d'emmener un lecteur mp3 et des enceintes dans vos bagages plutôt qu'une guitare. |