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Interview  (Paris)  28 juin 2010

Troy Von Balthazar est le leader de Chokebore, groupe originaire d'Hawaï, adulé par Kurt Cobain alors que Nirvana était au summum de sa popularité. Cependant ce groupe, puissamment sonique mais sombre, est resté au statut de groupe culte, c'est-à-dire celui d'un groupe connu par seulement un noyau de fans, ignoré du grand public, mais surtout injustement mésestimé. Après s'être séparés en 2005, les membres du groupe se sont à nouveau réunis cet été pour faire la tournée des festivals.

Ces dernières années, Troy Von Balthazar a essentiellement passé son temps en Europe. Il est retourné enregistrer à Los Angeles où, par manque de moyens, il vivait dans sa voiture. Son style musical a changé, il vogue aujourd'hui vers les rivages d'un rock-folk, parfois électrique, parfois acoustique. Nous l'avons rencontré par une après-midi de forte chaleur, moite et orageuse, dans la cour intérieure d'un immeuble parisien, où se trouve sa maison de disques. C'est tranquillement assis sur un banc que cet artiste, calme, discret, et absolument charmant, nous a parlé de son troisième album solo How to live on nothing, au titre évocateur. Rencontre avec un type vrai, déroutant de sincérité.

Où vis-tu actuellement ?

Troy : Pour l'instant, j'habite à Berlin. Avec Chokebore, nous sommes en train de répéter parce que nous allons tourner dans des festivals cet été. Or deux des membres du groupe ont élu domicile là-bas. Mais je déménage presque chaque mois.

Tu es souvent en tournée en France. As-tu un rapport particulier avec notre pays ?

Troy : Oui, j'aime bien être ici. C'est là que sont mon agent et ma maison de disques. C'est aussi ici que vivent mes meilleurs amis.

L'année dernière, pour la première fois, je suis allé surfer dans les Landes. J'aime aussi la région de Marseille, où je passe beaucoup de temps. J'ai même vécu en Corse un petit moment.

A partir de la semaine prochaine, avec Chokebore, nous enregistrons dans un studio près de Toulon. Il risque de faire chaud, mais nous irons nous rafraîchir au bord de la mer.

Tu n'as pas joué aux États-Unis depuis 2001. Or les commentaires sur Youtube montrent que tu as des fans là-bas. Comment es-tu aujourd'hui perçu dans ton pays ?

Troy : Certaines personnes connaissent encore mon nom mais en effet, il y a longtemps que je n'y ai plus joué. De plus, mes albums solo ne sortent pas aux États-Unis. Les fans se souviennent de Chokebore, certains d'entre eux savent que je mène maintenant une carrière solo. J'ai parfois des propositions pour jouer aux États-Unis, mais pour l'instant je n'ai pas donné suite. D'une part, je me sens bien en Europe. D'autre part, le problème lorsque tu tournes aux États-Unis, c'est que tu es obligé de te taper une quinzaine d'heures de voiture par jour pour te rendre d'un concert à l'autre. Physiquement, c'est très éprouvant.

Comment se sont passées les retrouvailles avec Chokebore ?

Troy : Très bien. Ça nous a fait du bien de nous séparer un petit moment, mais on a beaucoup de plaisir à jouer à nouveau ensemble. C'est une énergie complètement différente. J'apprécie d'entendre à nouveau les distorsions de guitares et la batterie. Lorsque j'ai commencé en solo, sous le nom de Troy Von Balthazar, je croyais avoir tourné une page avec ce style musical, mais j'ai vite repris goût à jouer avec Chokebore. Néanmoins, maintenant Chokebore est un projet annexe par rapport à ma carrière solo.

Les thèmes que tu abordes dans ton nouvel album, How To Live On Nothing sont plutôt sombres. Est-ce que ton inspiration provient d'abord de ta propre expérience ou de ce que tu peux observer autour de toi ?

Troy : La direction de cet album m'a été inspirée par ce que j'ai traversé ces derniers temps. Je ne suis pas devenu alcoolique, mais l'alcool a été beaucoup présent et a contribué à rendre sombres ces deux dernières années. L'année dernière, je me posais vraiment la question de savoir si je continuais ou si j'abandonnais la musique. J'étais à un tournant de ma vie. Je n'ai plus vingt ans, alors je me demandais si après toutes ces années à manger de la vache enragée en tant que chanteur indépendant, j'avais envie de continuer. J'avais conscience qu'alors j'allais finir par mourir aussi pauvre que j'avais toujours vécu. C'est une question qui me taraudait sans cesse. Je me disais : "Oui, c'est vraiment ce que tu veux faire de ta vie", mais il y avait aussi une petite voix qui me disait : "Pense au monde réel !". Je sais qu'en menant cette vie, je ne pourrai jamais obtenir certaines des choses que je peux parfois désirer, mais j'ai finalement décidé de continuer ainsi, à faire et à vivre de la musique. Ça a été une décision difficile à prendre. Tout cela s'est effectué dans la douleur.

Sur ton album, "CATT" et "Limited Light" fonctionnent en partie grâce aux arrangements. Comment travailles-tu pour écrire tes chansons ?

Troy : J'ai ces chansons en tête, et j'essaie de les reproduire avec mes instruments. La plupart du temps, je les entends entièrement dans mon crâne lorsque je rentre en studio. S'il se passe quelque chose d'inattendu mais qui me plaît, je le garde. A certains moments, je n'arrive pas à reproduire et à enregistrer ce que j'ai en tête. Par contre, parfois, ça sonne exactement comme ce que je veux, et là j'ai le sentiment d'avoir atteint mon but. Même si ce ne sont pas toujours ces versions-là qui sont les plus agréables à écouter pour l'auditeur extérieur. (rires)

"Tigers" est une chanson sur l'alcoolisme. Personnellement, quelle est l'addiction que tu as le plus de mal à combattre ?

Troy : (sourire) La principale, c'est le coca-cola. Il ne faut pas oublier que j'ai grandi aux États-Unis. J'ai physiquement besoin de mon coca-cola quotidien. Parfois je fais des rêves dans lesquels je m'imagine en train d'ingurgiter quarante canettes d'affilée, et ça me rend tellement heureux. Heureusement que je ne m'autorise pas à faire subir ça à mon organisme. J'essaie au contraire de réduire les sucres.

Il y a aussi des idées compulsives sur le sexe et la sexualité qui m'obnubilent, qui sont vraisemblablement le fruit du milieu dans lequel j'ai grandi. J'aimerais me débarrasser de ces pensées et de toutes ces images qui hantent mon esprit.

Concernant le titre "My diamond brain", les diamants, comme tu le dis, sont incassables. Or on a aussi coutume de dire qu'ils sont éternels. Pourtant ta chanson est très courte, n'est-ce pas en contradiction ?

Troy : (rires) Oui, sûrement. Mais si tu te ballades avec des diamants plein les poches, tu ne vivras sûrement pas longtemps. Il se trouvera bien quelqu'un qui viendra te zigouiller pour te les dérober. "My diamond brain" est une chanson difficile à décrire, mais à laquelle je tiens beaucoup. C'est comme cela que je la voulais, courte et étincelante.

"The girl with one wing gone" est une chanson toute en retenue. Est-ce que tu as peur de tes émotions, ou de passer pour quelqu'un de romantique ?

Troy : Je voyage énormément. Ça fait maintenant six années que je suis sans cesse sur les routes. Je n'ai pas de relations suivies avec grand monde. Les sentiments amoureux, je les vois au cinéma. J'aimerais connaître ça, mais je crains que ça ne corresponde pas à ma nature. Je peux écrire sur ce sujet, ressentir ces émotions. J'ai même vécu une histoire, mais c'était il y a bien longtemps... A cause de mon mode de vie, je me vois plus comme un loup solitaire que comme Casanova. (rires)

Hawaï correspond à une réalité très éloignée de l'image de carte postale qu'on peut en avoir, à savoir un climat social très dur, du chômage, de la pauvreté, beaucoup d'alcoolisme, un taux de suicide élevé... Crois-tu qu'avoir grandi à Hawaï a influencé ton écriture future ?

Troy : La triste situation sociale que connaît Hawaï aujourd'hui est le résultat de la dégradation de l'économie ces dernières années. Lorsque j'y étais, c'était encore un bel endroit où vivre, d'ailleurs plutôt riche en raison des investissements japonais. Hawaï a influencé mon écriture, non à cause des gens qui y vivent, car je ne regarde pas les gens, mais en raison de l'eau qui est une composante qu'on retrouve encore, je crois, dans ma musique aujourd'hui.

Personnellement, je suis issu d'un milieu très modeste, un milieu dans lequel il y avait beaucoup de racisme anti-blanc. Lorsque j'avais six ans, je n'avais pas beaucoup d'amis. Je me souviens d'un jour où je revenais de l'école à pied. Je marchais au bord de la route, sous le soleil, seul. Et ce jour-là, j'ai vraiment pris conscience du sentiment de solitude qui m'habitait. Ma musique vient de là, bien qu'à l'époque je ne sache jouer d'aucun instrument; j'ai appris la guitare environ dix ans plus tard. J'ai écris une chanson à ce sujet, il y a quelques semaines. C'est cet environnement qui m'a rendu introverti et qui fait qu'aujourd'hui j'écris et je compose. Je passais ainsi énormément de temps, seul, à regarder la mer et les arbres. Hawaï était plutôt un bel endroit où grandir pour un gamin solitaire. (sourire)

A propos de l'écriture, tu as édité un recueil de nouvelles. As-tu déjà envisagé d'écrire un roman ?

Troy : La littérature, c'est comme la musique, il y a beaucoup de mauvaises choses qui paraissent. Si j'en avais le courage et que je m'astreignais à une certaine rigueur pour écrire un roman, je voudrais que ce soit un très beau roman. Alors que lorsqu'une idée me vient pour une nouvelle, un poème ou des paroles de chansons, je peux saisir ma machine à écrire (je collectionne les vieilles machines à écrire) et me lancer librement dans l'écriture. Ça peut me prendre à n'importe quel moment, et même durer toute la journée si le cœur m'en dit. C'est la manière de travailler qui est la plus naturelle pour moi. Si je m'oblige à construire une histoire, je trouve que l'écriture devient alors un exercice ennuyeux. Dans ma manière habituelle de faire, je cherche à concentrer mon écriture, à exprimer toutes mes idées en quelques phrases. L'art du roman, c'est tout l'inverse, il faut étirer ses idées. Si je voulais écrire un roman, je devrais alors faire un chapitre entier avec ce que je cherche habituellement à dire en six ou sept mots. Pour l'instant, je n'ai pas envie d'explorer le genre romanesque.

Tu as un style très visuel, un peu surréaliste. As-tu déjà essayé de traduire tes pensées en abordant d'autres moyens d'expression que les mots et la musique ?

Troy : Non, jamais. Les images sont dans ma tête, et je suis un littéraire. Même en écrivant du soir au matin, je n'arriverais pas à extraire tout ce qui me vient à l'esprit. Ma mère était peintre, mais je n'ai même jamais emprunté ses pinceaux pour essayer de dessiner. C'est pareil avec la photographie. J'emmène toujours un appareil en tournée, mais jamais je ne me dis : "il faut que j'immortalise cette scène pour la voir à nouveau lorsque je serais chez moi". Toutes les images qui me reviennent, qui me touchent, je les traduis en mots.

Sur ton website, il y a le "TVB project" avec un lien vers le site kisskissbankbank afin de proposer des inédits ou des prestations en plus de l'album. Penses-tu que c'est l'avenir économique pour les musiciens.

Troy : Actuellement, on essaie tous de trouver de nouveaux moyens afin de financer notre activité. Si j'étais une maison de disques, je n'essaierais même pas de sortir des cds. On est dans un monde où la musique a perdu sa valeur marchande en dehors des tournées. Mais les artistes doivent manger, donc il faut bien trouver de nouveaux modes de financement. Si j'ai accepté de faire cela lorsque la maison de disques me l'a proposé, c'est parce que nous avons besoin d'aide pour boucler la production de l'album. C'est juste du business parce qu'il n'y a plus d'argent dans le monde des labels indépendants.

Même si quelqu'un prenait l'option "week-end d'initiation au surf avec TVB", ça resterait du business ?

Troy : Ça, ce serait génial. J'adorerais. Je pense que c'est une méthode originale et sympa de vendre l'album. Peut-être un peu bizarre, tout de même. En tout cas, ça vaut le coup d'essayer.

Dernière question, quel genre de musique écoutes-tu en ce moment ?

Troy : Nina Simone. Encore et encore. Je sais que ça peut paraître surprenant, mais actuellement je l'écoute en boucle.

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En savoir plus :
Le site officiel de Troy Von Balthazar
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Laurent Coudol         
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