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puce Corps de femme 2 - le ballon ovale
Espace Confluences  (Paris)  septembre 2010

Spectacle conçu et mis en scène par Judith Depaule et interprété par Johanna Korthals Altes.

"Corps de femme 2 - le ballon ovale" est le second volet d'une série de quatre pièces, écrites et mises en scène par Judith Depaule, qui traite de la féminité à travers des portraits de femmes pratiquant une activité sportive considérée comme éminemment masculine.

Dans certains sports (lancer, lutte, haltérophilie...), des femmes ont même été amenées à devoir prouver leur "féminité", alors qu'aucun test de masculinité n'a jamais été envisagé. Le premier volet, "Corps de femme 1 - le marteau" s'intéressait au cas de Kamila Skolimowska, lanceuse de marteau polonaise, première championne olympique dans cette discipline.

Le rugby est un sport collectif, quinze témoignages serviront donc de matériau au texte de la pièce. Il est d'abord utile de s'intéresser à ce spectacle comme objet théâtral. Une scène, quelques écrans, une actrice. Lorsque le public arrive dans le lieu, il se retrouve face à un carré de pelouse synthétique, quinze silhouettes en carton de femmes dans des positions qui évoquent le rugby. Sur les écrans défilent des mots qu'on associe généralement à la féminité.

Seule en scène, Johanna Korthals Altes, habillée en tenue de rugby, parlera avec les mots de quinze joueuses. Quinze joueuses d'âge varié, aux parcours divers, aux physiques différents, qui ne jouent pas au même poste sur le terrain. Les quinze joueuses qui composent cette équipe recomposée sont licenciées dans deux clubs de la banlieue parisienne, un club de troisième division et un club classé dans le top 10. Ces femmes parlent de leur rapport à ce sport, de leur corps, des liens qu'elles entretiennent entre elles et avec les autres, et de la place que le rugby occupe dans leur vie. Il s'agit donc d'un théâtre-reportage, les visages des femmes qui témoignent apparaissent en gros plan sur l'écran derrière l'actrice qui s'approprie leurs mots. En même temps, sur les écrans latéraux, des films les présente en situation de match.

Johanna Korthals Altes, jeune femme rousse élancée répondant aux standards généralement admis de la beauté féminine, incarne donc les voix de ces femmes qui, à l'écran, apparaissent pour nombre d'entre elles comme larges, puissantes, ayant développé par le sport une musculature impressionnante.

Cette installation, la mise en scène et le jeu de Johanna Korthals Altes participent donc d'un témoignage sociologique vivant. Les spectateurs suivent avec intérêt ces différentes prises de parole. On entend même parfois certains membres du public, des femmes qui pratiquent aussi le rugby, acquiescer à tel ou tel propos.

Ces quinze témoins viennent d'horizons différents, ont pris des orientations professionnelles différentes, vivent des histoires familiales différentes, des histoires d'amour différentes, des sexualités différentes.

Pourtant il y a des points communs entre toutes ces joueuses. Il y a d'abord le grégarisme, le besoin de trouver sa place dans le groupe, de se voir comme un membre de l'équipe, voire de cette famille rugby féminin. Ceci peut sembler logique puisqu'il s'agit d'un sport collectif, cependant toutes témoignent que ce sport est le liant de leurs histoires d'amour, d'amitié ou familiales. Pour nombre des participantes, venues du sud-ouest, on pratique le rugby au sein de leur famille depuis toujours. Il s'agit d'une tradition familiale, on joue au rugby par respect filial, comme dans certaines familles on vote à droite ou à gauche, sans se poser de questions.

Il y a le rugby vécu comme une addiction volontaire et agréable. "On mange rugby, on dort rugby, on fait l'amour rugby" dit ainsi une des joueuses interrogées. Le rugby, par la pratique sportive régulière et par les chocs subis à l'entraînement et lors de matchs, fait que le corps secrète des endorphines, ceci peut expliquer que toutes ont l'air "accro" à ce sport. Il y a enfin, dans quelques-uns des témoignages, un certain sectarisme, le monde est séparé entre celles qui pratiquent le rugby et les autres.

Ces témoignages peuvent provoquer jusqu'à un malaise. Cette féminité dans le rugby s'exprime donc par le corps, mais le corps comme outil entièrement dédié à la pratique du sport. Leur corps sert à s'intégrer dans le groupe. Aucun des témoignages ne donne l'impression que ces joueuses s'interrogent sur l'effet que leur corps peut provoquer chez autrui, que ce soit de la surprise ou de l'attirance, même si le fait de s'habiller en rose pour une des jeunes filles interrogées participe de sa féminité. Une féminité de façade.

Ce spectacle à travers l'étude d'un groupe social déterminé réussit à pointer que la féminité existe de manière intrinsèque. Le public a, à l'issue de ce spectacle, longuement applaudi. Essai transformé.

 

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La chronique du 1er volet "Corps de femme 1 - le marteau"


Laurent Coudol         
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