"L’Or des Incas" est un fantasme ! Un rêve d’Eldorado. D’ailleurs n’est ce pas au nom de ce pays de cocagne décrit par Francisco de Orellana (vers 1540), que les conquistadors ont taillés en pièces les Incas ? Si naturellement.
Mais ils s’étaient trompés de route, nos fiers à bras. Peu importe d’ailleurs, le mal était fait. Les Incas, c’est aussi une éclipse du soleil, celle, conciliante d’un des plus beau album d’Hergé "Tintin et le Temple du soleil". Les Incas est un peuple mythique nous offrant un imaginaire qui recherche encore Indiana Jones. Il y a comme cela des univers enfouis qui ont la mythologie dure.
Un bonheur donc de franchir les portes de la Pinacothèque de Paris et de s’imaginer (le rêve sert aussi à voyager, ce ne sont pas les indiens qui me contrediront) une nouvelle fois en partance pour l’inconnu. Ce n’est pas la première, et certainement pas la dernière fois que la Pinacothèque nous ouvre les portes (souvenez-vous "Des soldats de l’Eternité" et plus près de nous, "L’Age d’or hollandais").
Ouvrons la malle Incas et réjouissons-nous de nos découvertes pacifiques offertes par les commissaires de l’exposition (ils sont trois) Paloma Carcedo de Mufarech et Antonio Aimi enfin Giuseppe Orefici.
Une ligne de force tracée par les commissaires nous permet d’aborder le (les) lien(s) originel(s) entre les Incas et les métaux précieux. De cette fascination en forme de respect de l’or. Métal non numéraire dont la valeur était étroitement liée au soleil. Astre vénéré au point d’en faire une religion d’Etat.
C’est de par l’exposition, une grande part de ce travail autour de la métallurgie de l 'or que l’on peut découvrir. Naturellement et vous l’avez compris les pièces présentées sont de premières importances, pourrait-il en être autrement ? Non, je vous l’accorde. Mais, si l’or était l’apanage du roi et des nobles, l’art Inca ne se limite pas aux métaux précieux, le textile, la sculpture sur pierre et sur bois, la céramique et l’art de la plume. Peut-être ce qu’il y a de plus envoûtant à notre regard d’occidentaux.
On imagine assez bien en voyant les deux cents soixante trois œuvres présentées le cheminement que l’on nous propose. C’est celui de la vie. Avec les racines et l’histoire de l’empire inca, l’organisation socio-politique inca, l’or comme représentation divine, l’or et les hommes (voilà un beau titre de fable), les rituels : le divin dans le quotidien. Un tout qui donne envie d’en être de croire que l’histoire inca nous concerne également.
Il y a de cela dans cette belle exposition, à méditer.
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