Pièce dramatique de Jean Cocteau, mise en scène de Christian Baltauss, avec Ségolène point et, en alternance, Francis Ressort ou Christophe Switzzer.
Lorsque Cocteau écrit en 1940 "Le Bel Indifférent" pour Edith Piaf, le succès est au rendez-vous. A-t-il écrit en hommage de la grande dame de la chanson française ? Où, plus prosaïquement, Piaf, le savait-il, était un "personnage" à elle seule ? Sans autre forme de théâtralité ?
Aujourd’hui la pièce remonte sur scène après avoir fait un court détour à l’époque de la nouvelle vague (1957) entre les mai de Jacques Demy qui n’avait pas encore écrit "Lola".
Aujourd’hui, les soirs à 21h30, du mardi au samedi et cela jusqu’au 30 septembre 2010, vous pouvez redécouvrir au Théâtre Montmartre Galabru ce petit bonheur en forme de chanson des rues. Cette ritournelle que l’on aurait entête et que l’on arrive pas à ce défaire.
Christian Baltauss, le metteur en scène, a eu l’intelligence de refuser l’adaptation (impossible) et de faire jouer le personnage principal à la manière de qui vous savez, imposant au public un travail de mémoire, voir rétro, d’une époque qui a trop longtemps été "singé" au cinéma.
Ici point de cela même si l’on retrouve les signifiants établis. Nous sommes plus proche me semble-t-il dans cette version un "classique réaliste" qui offre au spectateur une vision en pointillé d’une époque trop bien connue par Piaf. Ici notre personnage féminin, chanteuse de cabaret, est folle amoureuse de son "homme", un gigolo.
Il n’y a pas de misérabilisme dans l’œuvre présentée. Tout en est suspension, ce qui en fait la force et l’intelligence dans la distance offerte au public par les comédiens. Nous sommes bien au théâtre.
Remercions la distribution à la hauteur de l’attente du public, Ségolène Point, et en alternance Francis Ressort et Christophe Switzzer.
Sûr le spectacle est là pour ouvrir les vannes d’un plaisir oublié. Sur chanson de Piaf, allez vous fredonner en sortant du théâtre ? |