Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Dom Juan
Théâtre de la Bastille  (Paris)  septembre 2010

Comédie dramatique d'après l'oeuvre de Molière, mise en scène de Marc Sussi, avec Joris Avodo, Frédéric Baron, Philippe Bérodot, Simon Eine, Jonathan Manzambi et Lyn Thibault.

Mettre en scène "Dom Juan" est un exercice des plus délicats, tant la pièce offre de possibilités. Le simple choix des acteurs est déjà primordial : Sganarelle est-il jeune et beau, empli d’admiration pour son maître ou bien pitre travesti qui se moque de tout ou encore simple émanation d’un peuple conscient de ses limites et de son incapacité à une rhétorique nécessaire dans la bataille des idées.

Dom Juan est-il un quinquagénaire ayant beaucoup vécu ou un jeune homme de vingt cinq ans, est-il en quête d’une spiritualité que l’amour humain ne peut satisfaire, ou frimeur et coureur de jupon ? On voit donc bien l’immense place qui est laissée dans l’œuvre à l’interprétation, faisant de celle-ci tour à tour "une comédie religieuse" (Louis Jouvet, 1940) ou "une présence de l’athée" (Barthes à propos du spectacle de Jean Vilar, 1954).

Marc Sussi, directeur du Jeune Théâtre National, signe ici sa première mise en scène, et prend le parti de nous montrer un jeune Dom Juan (Joris Avodo), flanqué d’un serviteur plein de bon sens populaire (l’excellent Philippe Bérodot). L’intégralité des rôles féminins est interprétée par une même comédienne (Lyn Thibault) tandis que les rôles secondaires, dont certains ont été coupés, sont joués par seulement deux personnes (Frédéric Baron et Jonathan Manzambi).

Mis à part Simon Eine (excellent dans le rôle du père), les comédiens ne quittent jamais la scène, effectuant les changements de costumes et de décors à vue. Dom Juan et Sganarelle semblent ainsi tourner en rond, rencontrant encore et toujours les mêmes personnes, qui sont pourtant autres. On est dans un présent théâtral qui sert fort à propos le parti pris de Marc Sussi de nous montrer un Dom Juan plein de fougue et de jeunesse, souhaitant vivre sa vie sans rendre de compte à la mort, au rythme de ses désirs et d’eux seuls. C’est moins par misogynie que par égoïsme que notre héros semble "pécher". Il en fait un bravache, un jouisseur qui avance avec en étendard, il faut bien le reconnaître, le courage de transgresser les règles morales établies au nom d’une vie après la mort et dénonce l’hypocrisie des pouvoir religieux qui manipulent le peuple. C’est d’ailleurs le manquement à ce courage et le fait de verser lui-même dans l’hypocrisie qui perdra notre héros.

En resserrant la distribution, et en épurant la scène, Marc Sussi crée un huis clos dévastateur pour Dom Juan, qui tourne, tourne, n’en fini plus de tourner dans une quête qui finit par nous apparaître vaine, pour finalement se faire rattraper, par ce qu’on pourrait interpréter comme étant sa conscience, lors de la scène finale.

L’apparition de Simon Eine magnifique en Dom Louis, donne une place primordiale au rôle du père, traité au même titre que Dom Juan et Sganarelle, comme un rôle principal, puisque dédié à un seul comédien.

Très théâtralisée, cette adaptation de Dom Juan surprend car elle tranche avec les références posées par Louis Jouvet ou Jean Vilar, mais a le mérite d’interpeller et de susciter la réflexion. Les partis pris du metteur en scène prive la pièce, qui se veut plus introspective que narrative, d’une certaine vivacité qu’on aurait pu attendre au vu de la jeunesse de la distribution.

 

Cécile Beyssac         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=