The Vaselines se sont formés en 1986 et ont publié 2 EP avant de sortir leur premier et unique album en 1989. Le groupe se sépare rapidement après ce premier disque. 20 ans plus tard, le groupe est de retour avec un second album, appelé Sex With an X et produit à nouveau par Jamie Watson.
The Vaselines sont un des groupes précurseurs (avec Sonic Youth ou les Pixies) du rock alternatif qui allait déferler sur les années 90. Ils sont connus pour être un des groupes ayant inspiré Nirvana. Lors du fameux MTV Unplugged in New-York, le groupe de Kurt Cobain reprend un de leurs morceaux : "Jesus wants me for a sunbeam" (renommé en "Jesus doesn't want me for a sunbeam"). Nirvana reprend aussi les chansons "Molly's Lips" et "Son of a Gun", sur l'album Incesticide. S'ils ne sont pas très connus pour leur musique en elle-même, The Vaselines font partie de l'histoire pour avoir plus qu'influencé celui qui a influencé l'évolution de la musique. Ils font partie de la mythologie du rock des années 90.
Des voix à la tonalité blasée, des mélodies accrocheuses, un son de guitare simple, pas d'arrangement trop compliqué, ni trop de production, juste ce qu'il faut. Les rythmes de batteries sont légers ; des chansons qui reposent sur deux accords. Il n'en fallait pas plus. La recette était simple...
Un son ultra low-fi sert d'intro à "Ruined", comme si on écoutait une chanson avec un électrophone cassé (ça fait presque penser aux comptines malsaines qu'on entend dans les films d'horreur, genre Freddy, juste avant que le monstre pervers n'attaque), puis les gros riffs débarquent et nous en mettent pleins la face ! "I Hate The 80s" est une déclaration acerbe, sur fond de mélodie très chantée à la manière d'un "Anyone Else but You" ; c'est un tube en puissance qui rentre dans la tête par sa simplicité et son efficacité tandis que "My God’s Bigger Than Your God" nous emmène du côté de la country rock pour nous faire voyager.
Le groupe se lance dans une comptine teintée de blues avec "The Devil Inside Me" et flirte avec les chansons les plus calmes de Sonic Youth, puis c'est The Velvet Underground qui inspire les titres "Overweight But Over You" et "Poison Pen". Pour clôturer l'album, le groupe écossais nous offre un baroud d'honneur ; "Exit The Vaselines" semble être une mise en abîme indiquant qu’il n’y aura probablement pas de troisième album (ou alors peut-être dans 20 ans).
Un nouvel album de The Vaselines, cela ramène forcement loin en arrière. Tu l'écoutes en fermant les yeux et quand tu les ré-ouvres, tu as à nouveau 16 ans et tu fais tes compiles de rock sur cassette audio en enregistrant la radio (oui à une époque, la majorité des radios avaient une programmation rock variée et ultra présente). Mais cette nostalgie est plus présente chez l'auditeur que chez le groupe.
Sex With An X est une sorte de triste renaissance. Ils n'ont rien à prouver. Ils auraient pu profiter du buzz, créé par Kurt Cobain, qui parlait d'eux à longueur d'interview, mais ne l'ont jamais fait. S'ils sont de retour pour un dernier petit tour, c'est sans mélancolie de ce qu'ils auraient pu être. C'est un peu comme si deux ex-amants se retrouvaient pour une nuit avant de retourner à leur vie respective. Ils nous livrent un bon album, une petite pépite de rock et s'en vont aussitôt. |