Réalisé
par Alexandre Aja. Etats-Unis. 2010.
Epouvante-horreur. Avec Elisabeth Shue, Adam Scott et Jerry O'Connell.
Lorsque Alexandre Aja réalise Haute Tension en 2003, le genre horreur-épouvante est quasi inexistant en france.
Fiston d'Alexandre Arcady, il est bien rôdé à la réalisation depuis qu'il assiste son père sur quelques films avant de se lancer.
Haute Tension montre avec efficacité – violence froide sans concession – la boucherie d'un tueur (incarné par Philippe Nahon, toujours impeccable) qui sévit dans une maison familial.
Le film est court, ne tourne pas autour du pot, ça tranche sévère.
Moins malsain et crade que Massacre à la tronçonneuse mais plus sanglant et flippant que n'importe lequel des Halloween, voilà comment situer ce premier film OVNI pour nous français. Ce film ficelé en quelques semaines pour trois francs six sous arrive aux oreilles et aux yeux des américains, y faisant son petit effet.
Tant est si bien que de grands studio américains n'ont pas tardé à enrôler Alexandre Aja pour un remake de La colline a des yeux de Wes Craven. Le film sort en 2007, le résultat est brillant et remporte un beau succès là-bas. Accompagné de son pote Grégory Levasseur, ils produisent et scénarisent 2ème sous-sol, un film d'horreur américain bien radical qui se déroule dans le sous-sol d'un parking. A présent, pourvu d'une une certaine maîtrise dans le genre sanguinolant, Alexandre Aja va continuer à se faire plaisir.
En réalité, l'aventure "Piranha" a commencé en 2003.
Contactés par des producteurs américains suite au choc Haute Tension, Aja et Levasseur se voient proposer un remake plus fun et gore du Piranha kitsch de Joe Dante.
L'affaire ne se fait pas, ils tournent La colline a des yeux à la place. 3 ans plus tard, ils reviennent à la charge, réécrivent le script à leur sauce, finalement très éloigné de l'original.
Le résultat est un pur régal visuel (on aurait pu par contre se passer de la 3D, notamment parce qu'elle assombrit l'image des scènes des fonds sous-marins).
Festival de gore burlesque, parodie des films d'horreur des années 80, où ici des centaines de bimbos quasi nues se font déchiqueter par les voraces poissons à dents acérées à l'occasion du "spring break" sur un lac.
Le scénario ne vaut pas tripette, on s'en fout, les bêbettes sont lâchées et ça va grignoter à tout va.
Partant de là, Aja s'éclate comme un fou et au cours de la dernière demi-heure, va très loin dans le massacre (des hectolitres de sang versés) mais toujours avec humour. Cela flirte avec le mauvais goût par moment mais on en rigole d'autant, la demi-seconde d'après.
Très tranchant, très drôle, à l'image d'une des premières scènes du film où le personnage du scientifique des Dents de la Mer (Monsieur Richard Dreyfuss) se fait croquer tout cru par les piranhas qu'il a réveillés en balançant une canette de bière au fond de l'eau (c'est très con) alors qu'il pêchait tranquille sur une barque (comme quoi, la pêche au squale est moins dangereuse).
La fin du film annonce une suite, ce qui nous fait saliver d'avance si, bien sûr, Aja reprend les rênes. |