Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Un caprice
Théâtre Essaion  (Paris)  octobre 2010

Comédie proverbe de Alfred de Musset, mise en scène de Sylvain Ledda, avec Florence Cabaret, Séverine Cojannot, Sacha Petronijevic (ou Gilles Vincent Kapps) et Clément Goyard.

Proverbe romantique à succès, écrit en 1837 par Alfred Musset, "Un caprice" est une œuvre intemporelle dont les thèmes ont traversés les lieux et les époques sans perdre de leurs véracités.

Musset, alors au sommet de son art, signe une pièce qui regroupe tout ce qui a fait son succès populaire : l’étude fantasque mais non dénuée de profondeur du cœur humain, du badinage amoureux, de la désillusion, de l’humour, et de la galanterie.

Mathilde, une jeune femme idéaliste, souffre de la distance qu’affiche son époux après seulement quelques mois de mariage. Elle lui confectionne une bourse et s’apprête à lui offrir pour lui faire "un doux reproche", mais elle s’aperçoit qu’on lui en a offert une autre. Chavigny refuse de s’expliquer sur sa provenance. Surgit alors Ernestine de Léry, à qui Mathilde confie sa peine. Plus expérimentée avec les hommes, madame de Léry va mettre Chavigny à l’épreuve et démontrer aux deux époux que le caprice n'est pas le monopole des hommes...

Dialogues extrêmement bien ciselés, maniement fin et précis du langage, "Un caprice" nous permet avant tout de profiter du bonheur d’écouter l’esprit, le lyrisme, mais aussi souvent l’ironie mordante de Musset s’exprimer.

Les comédiens (Florence Cabaret, Séverine Cojannot, Gilles-Vincent Kapps et Clément Goyad) donnent vie au texte avec une précision d’orfèvres. Leur interprétation très nuancée permet de tirer la substantifique moelle de chaque réplique. C’est un régal.

En situant l’intrigue dans les années 20, qui voient l’émergence d’une certaine volonté d’indépendance des femmes suite à la guerre, le metteur en scène Sylvain Ledda a pris le parti de mettre au premier plan  la modernité féministe de la pièce. En donnant aux femmes le pouvoir de lutter à armes égales contre les hommes, par ce qui peut sembler bien négligeable et vain au premier abord, en l’occurrence les caprices - c'est-à-dire les aventures, les passades et autres amourettes - des hommes, la pièce jugule néanmoins à sa façon les déséquilibres entre les sexes.

Coiffures et costumes de Catherine Lainard, en décalage parfois avec le texte d’Alfred Musset qui cite corsets et autres fanfreluches féminines de son époque, sont là pour nous rappeler que les femmes ont dû faire, aussi, la conquête de leur silhouette pour affirmer leur identité au cours de l’histoire.

La féminité très prononcée de l’habillement et du jeu d’Ernestine de Léry (l’excellente Florence Cabaret qui rivalise de séduction et d’esprit) nous montre que celles-ci peuvent gagner la bataille féministe sans nier ni la femme en elles, ni émasculer l’homme face à elles. Gilles-Vincent Kapps (sur scène ce soir là mais en alternance avec  Sacha Petronijevic) campe un Monsieur de Chavigny tout en nuance, de ces "salauds" charismatiques qu’on adore détester tout en détestant les adorer.

La scénographie haute en couleur de Marguerite Danguy des Déserts donne une sensation follement vive et gaie, en accord avec la joute verbale qui a lieu sur scène, ainsi que l’esprit à la fois libéré et frondeur de l’époque à laquelle Sylvain Ledda place la pièce.

Ce caprice se déguste sans modération, comme un macaron à l’heure du thé : de la couleur, du raffinement, de la saveur, de la consistance.

 

Cécile Beyssac         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=