A
l’image des angelots dispensateurs du zéphyr des peintures
académiques, le quatuor de Hopper
nous délivre avec A tea with D.,
sur fond de pâquerettes et têtes de mort, "le souffle
orageux d’un rock sensuel".
Un rock aussi incisif et direct que du Blonde
Redhead, une voix rauque à la Courtney
Love. Premières émotions à l’écoute
des toutes premières mesures de "Stranger
for Good", titre d’ouverture du premier album
des français de Hopper.
La barre est ainsi placée bien haut et difficile dès
lors de ne pas être exigeant quant à la suite de ce
Tea With D. Fort heureusement, les oreilles exigeantes seront comblées
tant ce disque est une réussite, et, comme le dit la bio,
il n'a pas à rougir face à ses cousins américains.
Car c'est bien cette musique là que revendique Hopper.
Chant en anglais, guitares tour à tour brutales et caressantes,
chansons mêlant calme et tempêtes, voix duelles, atypiques,
brutes, hypnotisantes, à la limite du cri (celles de Dorothée
et Aurélia) rappelant aussi les Breeders
en plus touchant et plus juste. Prégnant comme du Cat
Power qui aurait bouffé un lion tout cru !
Mais Hopper n'est pas qu'un simple groupe à guitares surfant
sur la vague revival rock. C'est aussi un songwriting impeccable
comme le prouvent les remarquables "Calculating
Infinity", qui démarre calmement sur une note
un peu jazzy pour finir le nez contre un mur de sons, et "A
tea with D.", lyrique et sensuel, qui donne son titre
à l’album, suivi en guise de "piste cachée"
d'un duo acoustique très aérien voguant du côté
de Chan Marshall et Shannon
Wright.
A côté du son pop de "Sham" et
"More and more", l’oreille attentive reconnaîtra
sur "Colours" en guise de petit clin d'oeil amusant
et drôle une reprise discrète du thème d’Amicalement
votre.
Produit par Peter Deimel et Iain Burgess, ce premier album aux
atmosphères envoûtantes est une franche réussite
pour un groupe qui affiche un réel et singulier potentiel
musical.
N'hésitez pas à le découvrir...et bon vent
pour Hopper !
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