Bien que la programmation originale du 11 octobre au Café de la Danse affichait Wildbirds & Peacedrums et Young Man (alors déprogrammé), c’est My Bee’s Garden qui officie en première partie.
Ce charmant trio parisien encore tout nouveau, tout propre tourne depuis peu dans les salles. Par leur pop très aérienne teintée de mélodies rock plus Shoegaze, ils ont su gagner la sympathie de nombreux artistes tels que Grizzly Bear ou encore les australiens psychédéliques de Tame Impala.
D’ailleurs, ces derniers les ont invités à se joindre à leur prochaine tournée européenne. Mais passons l’anecdote.
En live on ne reste que partiellement convaincu par leur prestation.
Un manque évident d’investissement scénique cumulé par des problèmes de sono et de branchement ont rendu ce set assez faible voire plat.
On saluera tout de même l’assurance de ces jeune gens. Ils ne se sont pas laissés démonter malgré les problèmes techniques.
Et puis vient le tour des Wildbirds & Peacedrums (+ voices). Toute révérence gardée pour ABBA, la scène indé suédoise est aujourd’hui foisonnante ; et ce duo de choc en est une bonne figure de proue. Mariés à la scène comme à la ville, ils conquièrent depuis quelques temps le public européen de leur musique éthérée et poétique. Un concept musical mêlant le blues, la pop et la soul, parfois mélancolique mais ô combien extatique.
Sur scène alors, il constitue l’une des expériences les plus intriguantes et inspirées qu’il m’ait été données de voir. Elle est au chant et tambourine également du steeldrum (un instrument atypique pour de la pop). Lui est à la batterie et joue accessoirement d’autres percussions.
Résumons, percu + voix… C’est la preuve qu’avec trois fois rien, on est capable de faire de grandes choses. Et c’est peu dire. Je dois avouer que je suis rarement autant transportée par un groupe sur scène sans connaître leurs morceaux. Mais ce soir là, parmi un public clairsemé mais béat d’admiration, j’ai été agréablement surprise et terriblement happée tout au long de leur prestation.
Le trouble est jeté dès les premières notes de "The Wave", un morceau où le steeldrum a la primauté. La voix illuminée de Mariam Wallentin est tour à tour pure puis sombre.
Sur "The Drop", on a au bord des larmes. Le public est fasciné et hypnotisé. Personne ne dit mot. La magie opère ensuite avec les Voices, les dix choristes les accompagnant.
Venant appuyer la voix de Mariam, ils répondent également aux violents frappements de la batterie d’Andreas Werliin, notamment sur les titres "The course" et "Under Land and Over the Sea".
Et "My Heart", l'une des plus belles compositions du couple arrive à point pour nous achever. C'est une sorte de discussion amoureuse. Elle de sa voix tremblante et maîtrisée lui clame son amour en scandant "you see I’m lost without your rythm", lui derrière sa batterie lui répond en appuyant intensément sur le rythme… tous les deux ont l’air complètement habités. Et dans le public : paralysie générale. On observe tous troublés et hypnotisés leur conversation musicale intense.
Et on en redemande. Ce soir-là, personne n’avait envie que le charme se rompe aussi vite. Acclamé, applaudi et ovationné, le duo revient avec ses choristes pour trois titres supplémentaires. Je vous assure qu’après un tel concert tout paraît fade ; ô que ce fut difficile de les quitter. |