Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Anna Calvi - Grinderman
Cité de la Musique  (Paris)  mardi 26 octobre 2010

C'est d'abord la blonde et belle Anna Calvi qui rentre en scène, chemisier à motifs rouges, couleur passion. Pour l'accompagner, un batteur et une percussionniste. La jeune anglaise, prise sous l'aile de Brian Eno, propose une musique héritée de Siouxsie pour la voix et le côté gothique, et de Tito & Tarentula pour le côté américain. On ne s'étonnerait pas de la retrouver bientôt sur la BOF de True Blood. Rappelez-vous de la scène la plus hallucinante de Twin Peaks - Fire Walk With Me de David Lynch : deux des personnages sont dans une boîte de nuit, des lumières rouges sombres, un groupe joue une musique lancinante, on voit les personnages parler mais on ne les entend pas.

Anna Calvi, c'est ça. Le côté américain roots, un brin western, revisité batcave. Un bon choix en ouverture d'un groupe qui compte en sein les auteurs de la BOF crépusculaire de The proposition. Anna Calvi, derrière la fender, un batteur au jeu efficace quoique un peu limité, et une percussionniste qui parfois se met derrière un harmonium à soufflet. A défaut d'être particulièrement original, le set est tendu et carré, le son parfait, une mise en bouche de premier ordre.

Durant l'intermède, on entendra aussi bien de la surf music que "In the street" de Big Star, de la country que "7h du matin" de Jacqueline Taïeb. Une attente dans la faille spacio-temporelle des années 50-60.

Grinderman entre enfin en scène. Ou plutôt les musiciens de Grinderman, à savoir, Martyn Casey, Jim Sclavunos et Warren Ellis. Grinderman se prétend un groupe plus démocratique, c'est pourtant bien pour Nick Cave que le public s'est déplacé, ce qui explique qu'il ne sorte des coulisses qu'après l'introduction musicale de "Mickey Mouse & The Goodbye Man". Et déjà un premier direct au visage pour le public. Une base rythmique martiale, des riffs brûlants et un Nick Cave énervé et habité qui se penche vers les premiers rangs et marche au bord de la fosse, avant de pousser des hurlements de loup dans le micro. Les titres s'enchaînent, toujours puissants, violents, tranchants. Nick Cave au bord de la transe, comme un précheur racontant des histoires pour effrayer les petits enfants.

Warren Ellis, lorsqu'il ne maltraite pas la guitare, corrige le violon ou frappe avec ses énormes maracas sur une cymbale. Le voilà qui danse comme un troll hirsute dans la forêt par une nuit de pleine lune.

Dans la salle, on peine à reprendre son souffle sous le déluge sonore. Aux uppercuts succèdent les secs coups de trique et de tasers musicaux. Même lorsque les chansons commencent doucement, que Nick Cave se reprend à jouer au crooner, comme dans "My Baby Comes", la fin tourne au chaos sonore des plus jouissifs. Que la torture est douce lorsque Nick Cave se transforme en sentimental bourreau ! Il éructe, tend l'index vers le public et hurle au visage d'un spectateur "Gimme the money ! Gimme the money !" comme s'il lui jetait un sort. Comment ne pas alors vider ses poches, la trouille au ventre ? Et que penser quand, pendant "Kitchenette", le doigt pointé vers le ciel, il sautille comme un dément en scandant "Tippy toe, tippy toe"?

Un Nick Cave diablement charismatique et un Warren Ellis possédé. Les interprétations sont d'une efficacité redoutable et le son d'une clarté incroyable malgré la puissance.

"Evil", "Kitchenette", "No Pussy blues" dégagent une force tellurique qui n'est plus enregistrable sur l'échelle de Richter. En rappel, "Palaces of Montezuma", "Love Bomb" et "Grinderman" achèveront dans la joie un public déjà à genou.

Ceux qui ont vu Nick Cave et ses Bad Seeds interpréter The Mercy Seat ou Stagger Lee comprendront à quel point la déflagration fut létale, ce soir d'octobre, à la Cité de la Musique. On ne louera jamais assez la qualité de l'acoustique de cette salle qui a permis de bénéficier d'un confort d'écoute parfait, de toute la dynamique de l'interprétation, qui n'a pas transformé cette onde de choc en une immonde bouillie sonore et a ainsi rendu ce concert exceptionnel. Après plusieurs prestations un peu décevantes, voire mauvaises (Mutualité 2004), c'est sans ses Bad Seeds que Nick Cave offre son meilleur concert au public parisien depuis des lustres, une soirée qu'aucun des membres du public n'est prêt d'oublier.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album eponyme de Anna Calvi
Anna Calvi en concert au Festival Radar 2010 (6ème édition)
Anna Calvi en concert au Trianon (vendredi 22 avril 2011)
Anna Calvi en concert au Festival Beauregard #3 (édition 2011) - Dimanche
Anna Calvi en concert au Festival International de Benicàssim #17 (jeudi 14 juillet 2011)
Anna Calvi en concert au Festival Rock en Seine 2011 - Programmation du dimanche
Anna Calvi en concert au Festival Rock en Seine 2011 (dimanche 28 août 2011)
Anna Calvi en concert au Spendid (samedi 1er octobre 2011)
Anna Calvi en concert au Festival La Route du Rock #24 (vendredi 15 août 2014)
Anna Calvi en concert au Festival BIME Live! 2014 (édition #2) - vendredi 31 octobre
Anna Calvi en concert au Festival Les Vieilles Charrues 2015 - Jeudi
La chronique de l'album eponyme de Grinderman
La chronique de l'album Grinderman 2 de Grinderman
Grinderman en concert au Festival Les Eurockéennes de Belfort 2008
Grinderman en concert au Festival Summercase 2008 (vendredi)
L'interview de Grinderman (mercredi 1er septembre 2010)
La chronique de l'album Nocturama de Nick Cave
La chronique de l'album Abattoir blues / The lyre of Orpheus de Nick Cave & The Bad Seeds
La chronique de l'album Push the sky away de Nick Cave & the Bad Seeds
La chronique de l'album Live From KCRW de Nick Cave & The Bad Seeds
La chronique de l'album Skeleton Tree de Nick Cave & The Bad Seeds
Nick Cave en concert à Roseland Ballroom (24 juin 2003)
Nick Cave en concert à La Mutualité (15 novembre 2004)
Nick Cave en concert au Festival International de Benicassim 2005 (dimanche)
Nick Cave en concert au Festival Beauregard #5 (2013) - Dimanche
Nick Cave en concert au Festival La Route du Rock #23 (jeudi 15 août 2013)
Nick Cave en concert au Festival Rock En Seine #18 (édition 2022)
La vidéo de The Videos par Nick Cave and The Bad Seeds
La chronique de l'album Django : Bande originale du film de Warren Ellis - Stochelo Rosenberg

En savoir plus :
Le site officiel de Grinderman
Le Myspace de Grinderman
Le Myspace de Anna Calvi


Laurent Coudol         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=