Comédie dramatique de David Sauvage, mise en scène de François Rimbau, avec Christophe Baillargeau, David Sauvage et Eve Claudel.
Un soir, un mari attend sa femme à la maison pour fêter leur anniversaire de mariage, or celle-ci ne viendra pas. Lorsqu'il l'appelle, elle prétend être à une réunion Tupperware, il la soupçonne de s'abandonner dans les bras de son amant.
Survient alors un étrange représentant en porte-à-porte que le mari reçoit afin de tromper la solitude de sa soirée. Parmi les produits et services vendus par le représentant, le mari est tenté par une méthode pour assassiner sa femme sans prendre le moindre risque.
Il faut d'abord saluer la qualité d'écriture du texte de David Sauvage. Très littéraire, les échanges à fleurets mouchetés entre les personnages offrent au public quelques répliques remarquables. Quelques dialogues teintés de misogynie, mais écrits avec talent, auraient sans doute séduit Sacha Guitry.
Il y a ensuite la mise en scène qui joue de l'exiguïté du lieu. Pour ceux qui ne connaissent pas la "Petite Loge", cette salle ne comporte guère qu'une vingtaine de sièges, et le plateau est minuscule. François Rimbau utilise donc l'espace au mieux en transformant le guichet d'accueil en un bar où les protagonistes viennent parfois se servir un verre. L'espace qui permet aux spectateurs de se faufiler jusqu'à leur siège prolonge donc la scène, ainsi que la sortie de secours du théâtre qui offre aux comédiens une sortie côté cour, au sens propre du terme.
La mise en scène est nerveuse. Les tableaux s'enchaînent de façon très fluide. Les bons mots fusent. Et même si la proximité de la scène contribue vraisemblablement à donner une impression de sur-jeu des acteurs, Christophe Baillargeau, David Sauvage et Eve Claudel servent bien l'intrigue.
"Marché de dupes" est donc un divertissement de bonne qualité tout à fait recommandable. Et le fait qu'elle se joue les dimanches et lundis soir, alors que les théâtres font traditionnellement relâche, devrait inciter les spectateurs curieux à aller la découvrir tout comme le lieu. |