Comédie dramatique de Carole Fréchette, mise en scène de Hélène Lebarbie, avec Valérie Parisot et Frédéric Gray.
Au 33ème étage d’une tour, une jeune héritière attend les hommes répondant à l’annonce qu’elle a laissée, à savoir : "offre récompense substantielle à celui qui saura l’intéresser, l’émouvoir et la séduire (dans l’ordre)".
Arrive Jean, chasseur de primes, bien décidé à passer les trois épreuves.
La pièce de Carole Fréchette dont on peut voir régulièrement de nouvelles mises en scène (l’apanage des grands textes) est présentée ici dans une version inédite.
Hélène Lebarbier a su renouveler cette rencontre entre deux personnages qui cachent leur solitude, leur peur d’aimer et se révèlent dans le miroir tendu par l’autre, en y insufflant un côté intime et plus étrange, peuplé de visions hallucinatoires comme lorsque Béatrice s’endort. La tension est également maintenue jusqu’à la conclusion, grâce à une direction d’acteurs précise et maîtrisée.
Pièce sur l’amour, "Jean et Béatrice" montre la propension des femmes à croire aux histoires et de leur donner vie. Frédéric Gray donne au personnage de Jean, un côté secret qui accentue encore le mystère de cette rencontre singulière. Valérie Parisot offre, quant à elle, une belle interprétation de Béatrice, toute en nuances et en perpétuelle évolution. Elle est remarquable.
Un "Jean et Béatrice" intrigant et fort qui distille avec talent toute la complexité du texte de l’auteure québécoise. |