Conte de Hans Christian Andersen,
mise en scène de Jacques Allaire, avec
Michel Favory,
Alexandre Pavloff, Adrien Gamba-Gontard, Félicien Juttner,
Julie-Marie Parmentier, Elmano Sancho,
et les élèves-comédiens de la Comédie-Française Armelle Abibou, Antoine Formica, Marion Lambert, Ariane Pawin et François Praud.
Jacques Allaire met en scène de façon magistrale le conte de Hans Christian Andersen, "Les habits neufs de l'empereur", parabole sur le pouvoir, et surtout sur le dérèglement psychotique de certaines gouvernances, qui décrit la supercherie fomentée par des voleurs-escrocs pour s'enrichir aux dépens d'un empereur obsédé par le paraître, fou des falbalas, fétichiste du pourpoint, qui passe sa vie dans son dressing room ce qui ne serait que moindre vice si la fashion victime ne se doublait d'un tyran caractériel.
Il l'a monté délibérément dans le registre de la pantomime dont le jeu non verbal accentue les aspects tant délirants et inquiétants qu'absurdes de la situation en choisissant d'en faire "une comédie mécanique et muette en musique".
Dans un habillage musical omniprésent qui rappelle toutes les musiques de palais, des bals de cour et des défilés militaires d'un autre siècle, plongé dans son antre garde robe qui rappelle la salle des pendus, Alexandre Pavloff incarne de manière excellentissime un empereur fantoche en babygro rose, immature poupon couineur qui passe son temps à se faire habiller et dévêtir selon ses caprices de diva.
Il ne consent qu'à contrecoeur à sortir de son délire pour vaquer aux obligations de sa charge, sortant parfois de sa boite de collection une reine quasi embaumée qui ne deviendra qu'un court instant une poupée automate - à qui Julie-Marie Parmentier prête sa grâce évanescente - accorder audience à un grand commis de la couronne aux allures de freak, harnaché d'un appareillage mécano-squelettique et d'une minerve campé par Michel Favory. |