Trois énergumènes rescapés d’une expérience chimique (et radioactive bien sûr), voilà comment je qualifierai Les Rois de la Suède.
Nés de la rencontre entre un animateur TV déjanté : Mr Poulpe, le fondateur des Fatal Picards : Ivan, et un ninja scandinave : François, le groupe voit le jour aux environ de 2008 dans un délire pur et simple : "on dirait qu’on vient de Suède et qu’on ferait de la musique".
2010 : l’album Best Of Volume 1, rien que ça.
Le concept : pas de concept, no limit, brainstorming à tous les étages. L’album se situe au milieu d’un joyeux mélange zouk-rap-pop, pour dénoncer le capitalisme ambiant sur le ton humoristique (et cynique), à commencer par "Socialisme", qui est une forme de capitalisme finalement.
Les Rois de la Suède redéfinissent quelques fondamentaux à travers un filtre sardonique. Kurt Cobain est un crado avec des chemises de bûcherons (c’est ce qu’ont pensé tous les parents en 1990 au moins), il est "La crasse américaine". "Je te regarde mon amour" représente les Ronsard d’aujourd’hui (demain tu seras vieille)…
"Les chanteurs qui dérangent" en fin d’album, concernant la "déranjection" ou le dérangement, pour expliquer à la manière d’un plaidoyer envers les chanteurs se qualifiants de dénonciateurs et engagés. Comme si les chansons engagées faisaient avancer le monde. Mais au fond, on sait bien que tout le monde s’en fout. Ils mettent des mots sur un malaise existant, lui donnant forme, l’installant dans les chaumières où il n’avait pas de place, en le nommant, il s’en fait une belle sur la meilleure place du canapé. Ya qu’à voir la politique de psychose (attention, vous n’êtes pas en sécurité !!! Et voilà, ça, c’est fait).
C’est futé et osé, mais je n’ai pas accroché. "La fête chez les pauvres" m’a mise mal à l’aise. Preuve qu’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. A trop vouloir être décalé, on finit par être déphasé, et ça, c’est pas bon… |