Cet album généreux de 14 titres sorti des griffes du groupe Giant Sand est une belle trouvaille. Cette formation de Tucson porte fièrement les couleurs de sa contrée natale.
De la haute famille du folklore américain, les liens de parenté avec des groupes tels que Calexico, Vandaveer ou Ben Weaver semblent évidents. Guitare acoustique, voix sèche et grave, le chanteur, Howe Gelb, apparaît comme l’homme solitaire accompagné sur le trajet d’un long voyage par les instruments de ses comparses.
Blurry Blue Mountain contient tous les codes de cette musique tranquille mais de caractère. Le groupe en revient effectivement aux fondamentaux avec des compositions sans fioritures inutiles. Tout fait sens, tout est justifié, rien n’est renié. Je l’ai donc laissé tourner sans sourciller 2/3 fois d’affilée sur mon lecteur et j’admets avoir eu un véritable coup de coeur pour 2 titres : "Fields of Green" qui ouvre le bal et la pépite parmi les pépites intitulée "Brand New Swamp Thing", parée d’un tempo on ne peut plus entêtant, régénéré par une guitare slide omniprésente. Les guitares se font saturées sur le titre "Thin Line Man" et marquent une légère rupture pour réveiller l’auditeur.
L’assemblage des titres est intelligent et montre toutes les facettes de Giant Sand. En effet, dès que le piano entre dans la danse, des morceaux un peu jazzy parfument l’opus : on peut alors citer "Lucky Star Love" et le dernier titre intitulé "Love a loser" qui termine gracieusement l’album, utilisant la voix frêle et fraîche de Lonna Kelly. Le grain de voix de cette chanteuse native de Phoenix a d’ailleurs une étonnante similitude avec celui de la majestueuse Dawn Landes.
Pour résumer cet éloge en quelques mots, l’opus que nous tenons là entre les oreilles recèle de mélodies détonantes et éveille en moi la curiosité d’assister très prochainement à l’un de leurs concerts ! |