Labels
a pris l’heureuse initiative, de diffuser des DVD musicaux
au prix d’un cd audio, notamment dans une collection dénommée
"All Access" dans laquelle est sortie la vidéo
d’Eiffel en concert aux Eurockéennes. Iniative qui
doit être saluée et encouragée même si
les DVD sont en général relativement pauvres en interface
et en bonus.
Mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse !
Labels a récemment proposé le DVD regroupant The
Vidéos de Nick Cave & The Bad
Seeds au prix très abordable d'environ 14 euro qui
permet en un coup un seul d’avoir la compilation de quelques
uns des meilleurs morceaux de Nick Cave et ses Bad Seeds avec l’image
en prime ! Que désirer de mieux, l'intérêt primordial
résidant dans la possibilité de (re)découvrir
les clips du monsieur trop rarement diffusés en france.
Même si en liminaire, Nick Cave affirme qu'il n'aime pas
trop faire des clips, certains trouvent grâce à ses
yeux, notamment le très esthétisant "When
the wild roses grow" avec la sculpturale Kylie
Minogue, celui de "(Are you) the
one that I've been waiting for?" où le groupe
joue en formation d’orchestre de chambre et celui de "The
singer", filmé en 1986, dans lequel il se trouve
au mieux de sa forme.
Cela étant, tournées entre 1984 et 1997, ces vidéos,
pour la plupart rarement diffusées, constituent de véritables
morceaux d'anthologie à découvrir. Tous les grands
classiques jalonnant une carrière prodigue défilent
sous nos yeux avides.
Qu’ils filment Nick Cave juvénile en solo (sobre dans
"Tupelo", kitsch en costume
à revers pailletés devant une madone pour "In
the ghetto" ou cheveux courts et marcel pour le superbe"
Mercy seat") ou dans des duos prodigieux
(sensuel avec P.J. Harvey sur "Henry
Lee", éthylique dansant, chantant et ramant avec
Blixa Bargeld sur "Weeping
song", anachronique avec Shane Mc
Gowan des Pogues sur "What
a wonderful world")...
Qu’ils soient délirants comme le premier qui ouvre
le bal, "Stagger Lee" avec
Nick Cave en T-shirt imprimé "Take that love you"
et pantalon rose bonbon et les Bad Seeds officiant sur des podiums
vert et jaune fluo avec deux gogos danseurs, "Red
right hand" avec la fameuse dinde écharpée
ou "Straight to you" tournée
par Anton Corbjin sur une scène
de théâtre où le rideau se ferme après
chaque couplet, pour laisser place à une danseuse du ventre,
un cracheur de feu, un cow boy magicien et une meneuse de revue,
ou minimaliste comme "Into my arms"
filmant en gros plan le visage de Nick Cave en noir et blanc...
Qu’ils soient mis en scène par John
Hillcoat avec une réelle esthétique de l’image
onirique comme "Jack the Ripper"
où les images en noir et blanc sont éclaboussées
de lumières rouges et alternent avec des images de meurtre
sanglant, "Loverman" joué
sous hypnose avec les lettres de feu et de sang ou "Do
you love" sur fond de néons et de boite de nuit
brésilienne...
Ces vidéos distillent simultanément émotion
et étonnement reflétant sans doute davantage que ne
le pensent les intéressés les différents moments
de leur vie musicale et s’achèvent sur "I
had a dream Joe" filmé en concert-live.
Si les DVD musicaux foisonnent, celui-ci permet de constater, si
besoin était, que Nick Cave, en clip ou en live, c'est encore
mieux avec l'image !
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