Jack Du Brul écrit des thrillers, Clive Cussler est plutôt branché bateaux (il a découvert plusieurs épaves, mais pas le Titanic, je me suis renseignée) et romans maritimes Atlantide, Odyssée, il est même président de l’Agence Nationale Marine et Sous-Marine.
Voilà un beau duo pour le thriller maritime Rivage Mortel. Franchement, ce titre me fait penser à une série de l’été sur TF1, un truc chiant, avec des femmes qui se promènent en peignoir, il y aurait des bourrasques qui laisseraient voir subrepticement les dessous Aubade, il y aurait des gars pas rasés qui habiteraient sur une côte quelconque, et ils traqueraient ensemble des pierres qui saignent ou un truc débile dans le genre… Le titre original est Skeleton coast, (la côte squelettique ?) mouais… Mais non, à bas les préjugés, parce que pas du tout.
Chapitre un : en 1896, quatre Anglais fuient à travers le désert, les poches bourrées de diamants, talonnés par des guerriers sanguinaires, ils arrivent au rivage, le HS Rove les attend, mais une terrible tempête se lève, genre Katrina c’est une fiotte à côté.
Chapitre deux : de nos jours, Susan Donleavy, une jeune chercheuse timide, expérimente un gel bizarre qui transforme l’eau en pudding, sous les yeux de Geoffrey Merrick, son patron fondateur des laboratoires Merrick-Singer.
Chapitre trois : de nos jours, près du fleuve Congo, une transaction entre Juan Cabrillo et le chef rebelle Abala : des diamants contre des armes, une arnaque, un piège, une course-poursuite.
Chapitre quatre : de nos jours, en Namibie Sloane McIntyre et Tony Reardon filent à travers les dunes jusqu’à la cabane d’un vieux fou nommé papa Heinrick, qui leur parle de serpents métalliques.
Aucun lien apparent entre tous ces personnages, et pourtant, ils vont se croiser, s’aider, s’entretuer, se trahir. James Bond peut aller se rhabiller, il a tout à envier à Juan et sa prothèse de jambe de combat high-tech, bourrée de gadgets explosifs et de lunettes à vision nocturne. Même une petite leçon de morale : c’est l’équipe qui gagne à la fin, ceux qui sont restés ensemble, sans en mettre un au-dessus des autres, en exploitant les spécialités de chacun, sans intimidation ni chantage.
Ecrit avec deux paires de mains de maitres (ça en fait des doigts tout ça), le roman a tout ce qu’il faut pour être palpitant et vous hypnotiser, j’en ai même oublié de manger en le lisant, un comble ! Avec un talent minutieux, les auteurs tissent une toile que le lecteur suit au gré des pages, pour se retrouver finalement au cœur de l’architecture du roman et se dire : "ah ouais ?!".
Dans le désordre : des gentils bourrus avec un cœur gros comme ça et des idéaux plein les poches, des blessures secrètes (pour que les héros soient attachants), des méchants avides de pouvoir, nourris de vengeance et de rancune, des cupides manipulés, des éco-terroristes, des combats maritimes, des courses-poursuites sur des rafiots, des canots de sauvetage, des hors bord de luxe et même un pétrolier !
Et un hélicoptère, et des camions, et des sous-marins, et des motos, et même des parachutes, qui font parapente et para-ski ! Et des torpilles Test-71, et des Glock, et des AK 47, et des mitraillettes, et des grenades, et du plastique, et des chapelets d’explosifs appelés Hypertherm…
Il y avait John Grisham pour les thrillers politiques, Maxime Chattam pour les thrillers diaboliques, et voilà Clive Cussler et Jack Du Brul pour les thrillers maritimes. |