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puce Janelle Monáe - Saul Williams
La Cigale  (Paris)  jeudi 9 décembre 2010

Se répandant comme une traînée de poudre, un énorme buzz annonçait au printemps dernier l'arrivée sur terre (et dans nos mp3) d'un album-concept R&B excitant à tous points de vue et produit par Outkast (l'un allant souvent avec l'autre). Le nom de la coupable ? Janelle Monáe, petit bout de femme scandaleusement douée et sexy.

L'info a depuis fait trois fois le tour du monde et The ArchAndroid, jubilatoire et fantaisiste shaker R&B/Pop/Soul/Funk, a fait tourner la tête de bien des auditeurs aux quatre coins de la planète. Album ambitieux, à la fois space opéra futuriste et hommage rétro parfois à la limite du kitch, The ArchAndroid écrase la concurrence. Janelle dame le pion à Santigold ou M.I.A et relègue bien loin le pourtant sympathique album de VV Brown.

C'est peu de dire que l'on est curieux de voir ce dont est capable la demoiselle en live, qui plus est à la Cigale. En première partie, le rappeur/slameur/poète Saul Williams assure devant une assemblée concernée. Claquements de doigts samplés, trombone, beats électroniques (sortis d'un instrument venu d'un autre monde) et surtout chant scandé, aux frontières du slam, de la soul et du rap : Saul Williams déploie ses talents d'explorateur hip-hop. On sent le trio pas vraiment au point, mais le magnétisme de la voix et le charisme du monsieur compensent.

Après un rapide changement de plateau, les lumières s'éteignent. Dès les premières secondes du show, où un monsieur loyal moustachu vient présenter le show et tester la réactivité de la foule, on se doute que l'on ne va pas assister à un concert comme les autres. Les musiciens sortent des coulisses un par un, tous vêtus de costumes noirs et blancs façon music hall. Janelle apparaît sur l'écran géant en fond de scène, la couronne dorée de The ArchAndroid sur la tête.

Trois formes capées de noir viennent se déhancher devant la batterie. Laquelle est Janelle ? On l'entend chanter sans savoir où elle est. La cape tombe à gauche, révélant miss Monáe, son joli minois et son improbable coiffure en banane. Comme sur disque, "Dance Or Die", "Faster" et "Locked Inside" se succèdent dans un délire funky frénétique. Le groupe est à bloc, mais la voix de l'américaine sous-mixée. Tout s'arrange dès "Locked Inside", splendide scie soul où l'on perçoit des échos de Michael Jackson. Tout sauf un hasard.

Souriante, enthousiaste et pétulante, Janelle est parfaite dans une mise en scène façon comédie musicale. Après un intermède où le mystérieux guitariste caché derrière ses postiches - resté seul sur scène - aligne les arpèges de fort belle façon, Janelle le rejoint et entonne "Smile". Cette belle ballade (reprise du thème des Temps Modernes écrite par Charlie Chaplin) présente sur Metropolis : The Chase Suite (premier EP sorti en 2007) met parfaitement en valeur le splendide écrin vocal de la chanteuse.

Sur "Wondaland", on se croit en effet chez "Janelle au pays des merveilles". Clochettes, accords majeurs, rythmique et phrasé sautillants, paroles éloquentes ("Take me back to Wondaland, I gotta get back to Wondaland"). Le tout assorti d'un étrange happening artistique où la chanteuse s'amuse à peindre une toile tout en chantant.

Le tempo retombe sur "Mushrooms & Roses", ballade lancinante et presque psychédélique, puis "Oh, Maker", adorable complainte R&B. C'est très bien, mais on attend que les choses s'accélèrent. On va être servi : un feu d'artifice nous attend lors de l'ultime ligne droite.

"Cold War" et "Tightrope", tubes immédiats et irrésistibles machines à danser, sont servis l'un après l'autre. Rien que ça. Janelle est fantastique, son groupe assure pied au plancher. La coiffure de la chanteuse vole en éclats, annonçant un final complètement rock & roll. Pour le rappel, l'américaine nous sert un "Come Alive" énorme de sauvagerie. Le groupe est déchaîné, Janelle a le feu sacré. L'américaine rugit dans son micro puis descend dans la fosse et... slame (oui, vous avez bien lu). On manque d'ailleurs de lui toucher la main d'un souffle. On est définitivement sous le charme.

Plusieurs minutes après que les lumières se soient rallumées, et alors que les spectateurs ont encore des étoiles dans les yeux, le batteur et le trompettiste viennent signer leur setlist pour le public. Puis le groupe revient au complet pour un dernier au revoir. Janelle irradie. On retiendra de ce concert fini en trombe une chanteuse gracieuse et généreuse, bien loin de l'image d'une diva soul. Mais surtout, on se souviendra de cette voix à se pâmer. Sens du show, physique, look, chansons : Janelle a tout pour devenir l'impératrice du R&B dans les années à venir.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Saul Williams
Le Myspace de Saul Williams
Le Myspace de Janelle Monae
Le blog de Pierre


Pierre Baubeau         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

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"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
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"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
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