Conte théâtral écrit et interprété par Yannick Jaulin dans une mise en scène de Laurent Brethommé.
Yannick Jaulin est avant tout un conteur, un raconteur d'histoires qui aime les histoires, un poitevin attaché à sa terre et à ses origines paysannes, un petit bonhomme avec une bonne bouille qui distille l'empathie.
Après son époustouflant et autobiographique "Terrien", il revient sur scène avec "Le Dodo", un conte presque philosophique qui a pour véhicule la métaphore de ce drôle d'oiseau qui ne volait pas, disparu faute de combativité et d'adaptabilité, maladroit et niais. Du dodo à l'homme, il n'y a qu'un pas, celui de l'imagination et d'une vision certes un peu rousseauiste de l'humain.
Car Yannick Jaulin a développé ce qu'il nomme le syndrome du dodo : "Avec mes poètes des bords de chemin, mon fond de campagne, je me sens parfois comme un dodo qui blerke devant un hollandais", c'est-à-dire un un véritable "ébobé", en patois vendéen, en déphasage avec la réalité tangible du monde contemporain. Ce qui l'a amené à confronter son regard d'homme-dodo aux "valeurs" et "credos" actuels, et dominants, qu'il s'agisse, entre autres, de la mondialisation, de la culture ou de l'industrie agro-alimentaire.
Sous la houlette de Laurent Brethommé, lui, qui ne s'intéresse pas au monde tel qu'il est montré dans la fameuse petite lucarne, déboule sur scène en smoking, et baskets rouges, sur une musique de jeu télévisé avec la fausse fougue jubilatoire d'un présentateur d'émission de variétés. Et c'est parti pour un nouvel épisode de l'histoire de l'homme et une aventure métaphysique et textuelle menée par un griot inspiré.
Pour ce faire, il manie avec verve, et sa parlhange, sa langue, et sagacité sa "Trinité Dodo" composée du gentil volatile et de deux conteurs janusiens, ses avatars scéniques, l'immuable Japiaud, le patoisant, et Joslin, le brave p'tit gars qui va de l'avant pour parler de lui, donner quelques pistes pour mieux cultiver son jardin et prôner son doux regard sur l'altérité.
Beaucoup de tendresse dans ce monde de brutes. |