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puce La cuisine d'Elvis
Théâtre Pixel  (Paris)  janvier 2011

Comédie dramatique de Lee hall, mise en scène de Virgine Serre et Jérôme Tomray, avec Emmanuel Siret, Sophie Cadalen, Johanna Mondon et Jérome Tomray.

Confortable et chaleureux, le petit Théâtre Pixel au bout de la rue Championnet, s’est taillé depuis quelques années une jolie réputation grâce à une programmation de qualité.

C’est encore le cas avec cette pièce de Lee Hall créée en 1978 et qui tranche radicalement avec les autres chefs d’œuvres du scénariste de "Billy Elliot" : "Face de cuillère" ou dernièrement "Les Peintres au charbon".

Accrochant dès l’entame, "La cuisine d’Elvis" nous débarque fissa dans l’intérieur d’une cuisine anglaise surannée dans le plus pur style années 60. On y voit débarquer Mam, la mère, et son nouvel amant, Stuart, superviseur de gâteaux chez Mark & Spencer. Il y a aussi Jill, la jeune fille de la maison qui cuisine et mange en permanence, et Dad le père, paralysé à la suite d’un accident de voiture.

La cruauté des dialogues et leur côté provoquant contraste avec l’apparente simplicité des deux personnages principaux : Stuart, assez primaire et tordant dans ses réactions et son attitude maladroite ; Jill, qui compense un besoin d’affection par un intérêt prononcé pour la cuisine (transférant sur des plats élaborés et confectionnés avec amour, celui que sa mère lui refuse).

Tous ces personnages sont plus perdus les uns que les autres et promènent une quête poignante. C’est une tragédie traitée en comédie. Un drame naît. La pièce fustige aussi une société américaine malade qui n’a plus pour se raccrocher que le fantôme d’Elvis, à la fois prophète et déglingué, bouffon sublime, rock’n roll jusqu’au bout.

C’est très drôle. Ecrit avec une plume au vitriol, cinglante et bouleversante à la fois. Oui, Lee Hall est un très grand auteur. On rit, on s’ébahit devant un délire mené à cent à l’heure mais on ne peut éviter un sentiment de malaise devant ce grand bazar dans lequel on prend fait et cause pour la jeune Jill, confondante de sincérité et touchante dans ses élans d’amour perdus. La fin, glaçante, nous terrifie et nous sort d’une hilarité irrésistible comme un électrochoc salutaire.

La mise en scène réussit à trouver l’équilibre juste entre la comédie et l’émotion (pas de doute : Virginie Serre et Jérôme Tomray aux fourneaux savent manier les ingrédients). Dans le rôle de la mère, Sophie Cadalen évite le piège de verser dans l’hystérie et donne une interprétation toute en retenue puissante et radieuse tandis que Jérôme Tomray campe un Elvis irrésistible.

Quant aux deux benjamins, ils sont les joyaux de ce spectacle. Emmanuel Siret est une vraie révélation comique avec une sincérité et une grâce incroyable. Il restera définitivement un Stuart inoubliable. Enfin, Johanna Mondon incarne Jill avec beauté. Elle en montre à la fois la fragilité, les blessures et la gourmandise. Déchirante, elle nous guide tout au long de ce remarquable huis-clos. La prestation de ce quatuor est de haute volée. Le moment qu’on passe en leur compagnie, vraiment excellent. Et cette pièce devrait connaitre le succès pour un bon bout de temps….

Ne ratez sous aucun prétexte ce spectacle gonflé comme un gigantesque gâteau à la crème : écoeurant mais tellement addictif. Ames sensibles et jeunes enfants s’abstenir, l’humour décapant et trash de "La cuisine d’Elvis" est une tornade de chantilly dévastatrice qui emporte tout  sur son passage. Ce n’est pas très politiquement correct mais bon sang, qu’est-ce qu’on se régale !

 

Nicolas Arnstam         
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