Après 31knots ou Menomena, Joe Haege semble abonné au nom de groupes un peu particulier. C'est donc à la tête de Tu Fawning qu'on le retrouve cette fois en la charmante compagnie de Corina Repp.
Difficile de décrire la musique de Hearts on hold. Parfois incantatrice ("Diamond In the Forest"), elle semble venue d'une autre époque, entre cabaret et messe noire. On se prend même à s'imaginer plonger dans les scènes de Bioshock, ce jeu vidéo aux ambiances futuro-passéistes (si si ça existe, dans le jeu). L'ambiance cabaret est également très présente, offrant un bien étrange mélange entre la musique gentiment décadente de The Dresden Dolls et une sorte de noirceur contrôlée à la façon de Portishead. L’ambiance de certains titres est d’ailleurs assez proche de celle de l’album solo de Beth Gibbons ("I know you know").
Au rang des références, on peut aussi ajouter la trop méconnue Ruby, dont les notes de "Mouths of young" nous replongent du bon côté du trip hop. Tu Fawning garde néanmoins essentiellement le côté percussif jusqu’au tribal, du genre, sans les couches très rock comme le faisait Ruby, ni la noirceur inéluctable de Massive Attack.
Hearts On Hold, par certains côtés, pourra paraître chiant et superficiel, en passant pour un énième disque de revival Cold wave vaguement expérimentale, jouée par quelques artistes branchouilles. Mais c’est surtout un disque de plaisir, original, assez triste pour finir l’hiver mais pas trop pour bien entamer le printemps. |