Il est des boîtes à ne pas ouvrir, Pandore en sait quelque chose. Mais il a bien fallu y jeter un œil pour comprendre qu’il ne fallait pas s’y risquer. C’est ce que fait Stéphane Bourgoin avec Tueurs.
Il n’en est pas à son galop d’essai, c’est un (NB : prendre une grosse voix pour dire) spécialiste mondialement reconnu des tueurs en série (NB : laisser l’atmosphère peser de silence et d’angoisse). Quinze, il en connait tellement un rayon grand comme ça qu’il a écrit quinze ouvrages à propos des tueurs en série. Et il continue…
Et ma curiosité en a pris pour son grade, je m’y suis brûlée les ailes. Je n’ai pas terminé la lecture. J’ai eu une semaine entière d’insomnie. J’ai vomi de dégoût. Je suis restée cernée pendant un mois. Et pour faire disparaître ce sentiment sordide, j’ai briqué mon appartement de fond en comble (les pieds de chaise, les dessous de porte, derrière le frigo, les persiennes…). Je crois que ça a marché. En tout cas, c’est propre maintenant.
Trois parties pour ce livre que je n’ose qualifier de roman (il y a romantique dans roman quand même, faut pas abuser). Les Murder made in USA, les crimes de la belle époque et les femmes criminelles. Dans le désordre, il y a des bouchers, des cannibales, des infanticides, des pédophiles et j’en passe. Avec des descriptions particulièrement froides, tellement précises qu’on entend le sang couler et la vie s’envoler. Avec ces tueurs jamais rattrapés, qui hantent les tranquillités.
Et l’auteur assume totalement son sujet, au cas où on le prenne pour un refoulé, il affirme : "non, le crime n’est pas sans visage, il est partout et prend des formes infiniment variées […] gardez à l’esprit que derrière chaque cas de tueurs en série, il y a des familles et des victimes qui ont connu le martyre et qui continuent de souffrir".
Personnellement, je me rassure en me répétant cette citation de machin "celui qui éprouve tant de dégoût pour le crime est incapable d’en commettre", je n’ai même jamais brisé de cœur, alors le crime, vous savez, ce n’est pas mon truc… Mais le mal est partout. Pfff...
Conclusion : lisez, vous savez ce qui vous attend. Moi je l’ai expié dans le barbecue de la Saint-Sylvestre. Un cauchemar. |