Comédie de Deborah Grundman, mise en scène d'Arnaud Schmitt, avec Julia Duchaussoy, Régis Chaussard, Nadine Malo, Thomas Soliveres, Deborah Roquebrune et Marina Agostini.

La jeune auteure Deborah Grundman, à qui l'on devait "Une lumineuse inconnue", revient avec une nouvelle comédie, "Beautiful people", qui joue cette fois encore sur les contrastes.

Six comédiens se retrouvent coincés dans une salle en attendant de passer un casting. Or ce casting a été annulé mais eux ne le savent pas. Dans cette même salle d'attente sont donc réunis trois comédiens qui viennent pour un téléfilm dans lequel les acteurs doivent être jeunes, beaux, séduisants et fun, et trois autres qui devront montrer qu'ils peuvent incarner à l'écran un couple rustique, au physique difficile dans un téléfilm policier. Les conversations se nouent entre eux. A mesure que le temps passe, il apparaît que ne sont pas ceux dont le physique est le plus ingrat qui sont le moins bien dans leur peau.

C'est d'abord au personnage interprété par la pétillante Julia Duchaussoy, comédienne habituée aux comédies de boulevard puisqu'on l'a déjà remarquée aux côté de Danielle Evenou dans "Les vacances de Josepha", que revient la tâche de faire évoluer les discussions.

Blonde qui ne compte pas pour des prunes, elle lance des piques à chacun des autres comédiens afin de les faire réagir et se dévoiler au-delà des apparences. Ses répliques, souvent acerbes, sont parmi les plus drôles de la pièce. Face à elle, Régis Chaussard et Nadine Malo, venus auditionner pour un rôle de couple au physique disgracieux, donnent la réplique avec beaucoup d'énergie. Ces trois personnages créent ainsi une colonne vertébrale bien solide pour cette pièce.

Thomas Soliveres dans le rôle d'un jeune acteur qui a plus longtemps travaillé à muscler ses pectoraux que ses neurones est aussi une bonne surprise, traînant sa nonchalance et ses airs hautains avec conviction. Moins présentes en scène, dans le rôle de deux soeurs au physique et à la personnalité très différents, Deborah Roquebrune et Marina Agostini, forment néanmoins un duo qui fonctionne bien.

La mise en scène de Arnaud Schmitt joue sur la réaction des personnages aux piques lancés sans relâche par Julia Duchaussoy, ce qui permet d'avoir une alternance de scènes animées avec des scènes plus calmes dédiées à la réflexion des personnages sur leur situation. Le rythme est donc agréable, parfois calme mais constamment relancé.

Peut-être un peu plus de tensions lors des échanges entre deux personnages venus auditionnés pour le même rôle donnerait-il néanmoins un surcroît de vigueur au coeur de la pièce qui s'essouffle légèrement, mais repart néanmoins de plus belle vers la fin.

Cette pièce, pour laquelle le bouche-à-oreille semble fonctionner, est une agréable comédie dont les spectateurs sortent avec le sourire et qui mérite donc son succès.