6 ans, 6 années que l'on attend avec une impatience non-dissimulée le retour des, désormais, "papys" du hip-hop U.S. Depuis Hello nasty en 98, du côté de Mike D., MCA et Adrock, c'est silence radio.
Cet album arrive comme le messie pour nos pauvres petites oreilles, tant le talent des new yorkais est grand.
Depuis leurs débuts en 81, les Beastie Boys s'imposent comme le groupe américain le plus créatif du punk-rock, le plus abouti du rap blanc, le plus expérimental du hip-hop. En résulte quelques albums qui resteront dans la légende de la musique : Paul's boutique et ces centaines de samples repiqués, Ill communication mix punk/hip-hop et Hello nasty, grand melting-pot brassant rap, country, bossa, ragga, rock.... Bref nos Beastie Boys sont un savant mélange, riche et ambitieux.
Faisant fi de tout cela, les 3 mc's nous ont pondu un album furieusement hip-hop, centré sur des beats compacts et puissants. Ce To the 5 boroughs est balancé à la gueule de l'Amérique comme un cocktail molotov envers la politique Bush, et comme une ode à New York (ce n'est pas un hasard si la pochette représente Manhattan). 15 morceaux allant à l'essentiel, moins fouillés musicalement mais pas pauvres pour autant. Les arrangements sont toujours aussi impressionnants, mais il faut reconnaître que l'accent est mis sur la verve deployée par nos 3 quadragénaires.
On ne peut se retenir de sauter partout sur des titres comme "Ch-chek it out" (le 1er single), "Right right now now", "Triple trouble", "We got the"...Malgré cela, certains morceaux sont lourds à digérer et répétitifs, l'ensemble manque de diversité et d'originalité. Certaines chansons sont un peu mollassones et ne retrouvent pas la pêche des anciens titres.
Un album en dents de scie, qui déçoît quand on connaît le talent de ces auteurs mais qui plaît pour ces bons côtés. Loin d'être le meilleur, il en reste quand même, en tant que gros fan, très acceptable.
Cet album est une pièce de plus à l'édifice musical construit en plus de 20 ans par les Beastie, où chaque nouvelle réalisation a sa place et s'avère indispensable.