Ce soir-là à Lille, entre les concerts de Cocoon, Didier Super, les Victoires de la musique au Zénith sans oublier le match de foot France/Brésil, le Grand Mix s'est retrouvé en début de soirée un peu dispersé. Se remplissant peu à peu au fil de la soirée, ceux qui ont fait le choix de venir à Tourcoing pour apprécier un concert ont certainement fait le bon choix.
Le premier groupe à entrer en scène est Mintzkov. Le groupe de rock indé belge est en tournée jusque cet été entre la France, l'Allemagne, les Pays-bas et son pays natal, et nous fait le plaisir d'un petit détour en métropole lilloise après une année 2010 réussie qui s'est même clôturé par un sold out à l'Ancienne Belgique de Bruxelles. Dans la quasi tradition des groupes belges, Mintzkov s'est fait une place bien appréciable avec son rock-power pop entêtant et puissant. Le troisième album, Rising sun, Setting sun a été bien reçu des critiques et du public.
Le chanteur, Philippe Bosschaerts, avec son accent flamand d'Anvers et son français approximatif, semble touché par cet accueil et entame son set avec quelques riffs de guitare efficaces. Son timbre à la Tom Barman et aux faux airs de Brian Molko quand il pousse la voix, entretient une harmonie complice avec la bassiste Lies Lorquet. Cette dernière a d'ailleurs été invitée dans le dernier opus de dEUS en tant que chanteuse, groupe duquel on a définitivement du mal à se détacher quand on écoute Mintzkov, mais soit.
Le batteur entretient le rythme et monte en température au fil du concert, alors que le claviériste se fait plus présent sur les morceaux du dernier album, plus discret sur d'autres.
Des morceaux qui se ressemblent malgré tout les uns les autres, les quelques passages plus acoustiques entre les guitares saturées, l'énergie déployée et les variations n'y changeront pas grand chose : il en ressort un très bon concert bien agréable pris dans son ensemble, sans réelle distinction.
Ce n'est pas le cas du second groupe, The Phantom Band, propulsé sous le label Chemikal Underground (Mogwai, Arab Strap). Le groupe s'était fait remarquer lors de la sortie de son premier opus en 2009, Checkmate Savage, avec justement cette particularité de ne pas avoir deux fois un même morceau. C'est d'ailleurs avec cet album qu'il entame leur soirée. Tout en restant dans un style musical logique et intelligent, le groupe se renouvelle sans cesse d'une chanson à l'autre. La voix grave et profonde du chanteur écossais Richard Princeton n'est pas sans rappeler celle du new-yorkais Matt Berninger, de The National.
Passé cette similitude, le style musical lui se balade entre indie rock, expérimental ou plus électrique. On n'a pas envie de lui coller une étiquette parce qu'il en faudrait alors beaucoup trop.
Leur concert est à l'image de leurs albums, une succession de surprises agréables.
Perfectionnistes et passionnés, les écossais nous offrent un set original et généreux. Leur second opus sorti l'an dernier, The Wants, nous offre un plateau de saveurs tout aussi croustillantes, comme un plateau de petites surprises que l'on ouvre sans se douter de ce qu'elles renferment.
Entre quelques guitares, claviers et batteries plus ou moins classiques, se glissent un banjo ou encore des mélodicas. Le groupe reste calme et énergique mais très vite toute la salle semble envoûtée et sous leur contrôle, plongeant de plus en plus vers un état de transe au fur et à mesure du concert. Le set se déroule sans bavure, les morceaux sont travaillés et enferment des sonorités qui se libèrent d'elles-même dans une musique qui navigue entre la profondeur de ces rythmiques pop-rock et l'intimité d'une mélodie plus folk.
Le passage d'un groupe fantôme au Grand Mix, reparti comme il est venu, en toute simplicité, en offrant un moment magique à son public au passage. |