C’est assez cool de travailler pour Froggy’s Delight : la rédaction m’a bombardé envoyé spécial à Londres pour le concert de Patti Smith et Television à la Brixton Academy. Tous frais payés, chauffeur de maître, escort girl, j’en passe et des meilleures...

La Brixton Academy, c’est un peu l’Olympia mais avec juste une douzaine de bars en plus autour de la salle. La salle est pleine.

Television et Patti Smith, nés au CBGB à New York en 1974, n’ont plus joué ensemble depuis. Il faut dire que si Patti Smith a toujours cassé la baraque, Television vivote depuis 30 ans sur sa réputation et ses deux fantastiques albums, de séparations en reformations. Il semble bel et bien que cette tournée soit pour Television celle qui paiera les impôts. L’ambiance est un peu moins pénible qu’à Paris le mois dernier, mais quel manque d’enthousiasme...

Chacun s’acquitte de sa tâche, sans en faire trop. Lloyd ne jette pas un seul regard à Verlaine. Verlaine, lui, est un peu moins désagréable qu’à Paris. Un concert de Television, donc, pas transcendant mais de beaux moments de guitare (entre nous, cinq minutes de Television vaudront toujours mieux que le Festival Mofo 2004... personnellement, j’ai abandonné après la première soirée).

Enfin, Patti Smith. Pour son concert, il faut être au premier rang, pour le plaisir de son sourire face à l’accueil qu’elle reçoit du public londonien. Patti Smith, elle, adore être là. Elle danse, parle, improvise et tient son auditoire pendant des heures. Le groupe est dénué de solistes et bâtit un solide mur du son rythmique (superbes sons des deux Fender, incontournable Daugherty à la batterie) qui permet à la chanteuse de donner le meilleur d’elle même.

Le set est composé pour moitié de ses vieux tubes et pour l’autre moitié des nouveaux morceaux de Trampin’ . Comme prévu, cet album prend toute sa mesure live et révèle vraiment les qualités que le son policé du studio occultait. "Gandhi", notamment, illustré d’images d’archives projetés derrière le groupe, est captivant.

Parmi les grands moments de la soirée, on aura quelques morceaux moins connus tels que "Break it Up" (titre écrit par Tom Verlaine), "Free Money", "Space Monkey" mais surtout "25th Floor" qui se termine en parfait chaos noisy.

Patti rend hommage à son panthéon personnel : Jim Morrisson, Fred "Sonic" Smith, son mari du MC5, morts auxquels elle vient d’ajouter Marlon Brando.

Rappel. Triomphe. Et la Rolls de Froggy’s Delight qui m’attend pour me ramener au Beaufort Hotel...