Pièce pour 4 danseurs conçue et chrorégraphiée par Pierre Rigal, mise en scène de Aurélien Bory et Pierre Rigal, inteprétée par Lionel About, Damien Bernard, Elena Borghese et Pierre Rigal.

Les voix de Jean-Michel Larqué et de Thierry Roland s'élèvent à partir de la scène uniquement éclairée par huit écrans au début de "Arrêts de jeu".

Cette pièce chorégraphique pour 4 danseurs, conçue et chorégraphiée par Pierre Rigal et mise en scène en collaboration avec Aurélien Bory, a pour origine le souvenir du match France-Allemagne lors de la coupe du monde football de 1982 en Espagne.

A l'issue de ce match de demie-finale, particulièrement heurté, voire violent, l'équipe d'Allemagne avaient éliminé l'équipe de France à l'issue de l'épreuve des tirs au but. Pierre Rigal utilise ce matériau pour d'abord illustrer le souvenir des supporters devant leur écran, puis celui des jeux de cours de récréation durant lesquels les enfants reproduisaient les actions importantes du match. Enfin, les joueurs reviennent hanter l'enfant sous forme de cauchemar. Il y a la prise de conscience que l' "ennemi" peut vaincre même s'il n'a pas été fair-play et que sa victoire est vécue comme injuste.

Le football n'est pas qu'un spectacle mais peut aussi être le lieu d'une inouïe violence, puisque sous les caméras du monde entier, le joueur français Battiston, avait été évacué sur une civière, dans le coma, après une sortie du gardien Schumarer, crampons en avant à la hauteur du menton, geste qui ne fut pas sanctionné par l'arbitre.

Dans un premier temps, la chorégraphie de Pierre Rigal reproduit les mouvements, les ralentis. L'effet en est amusant. Certes on rit mais le propos, illustration en moins virulent de ce que dénonce régulièrement Fabien Ollier, directeur de la revue "Quel sport ?", est trop ténu et se délite doucement sur l'ensemble de la représentation.

D'autant que si la recherche chorégraphique autour du mouvement est aboutie, elle ne débouche pas sur l'élégance des corps. Cette pièce référencée débouche sur l'intime, mais ce sont surtout les trouvailles visuelles (éclairages rasants, vidéos), sonores (déformation des sons) et comiques que l'on retiendra.

Durant cette carte blanche donnée à Pierre Rigal par le Théâtre Sylvia Monfort sera aussi présentée "Asphalte", une chorégraphie mélangeant danse contemporaine et hip-hop et qui traite du malaise des banlieues.