Pour sa 22ème édition, le Festival Théâtres au cinéma de Bobigny rend hommage à Alain Tanner.
Avec Michel Soutter et Claude Goretta, Alain Tanner a incarné le renouveau du cinéma suisse au début des années 1970. Depuis "Charles mort ou vif" en 1969, il a réalisé une trentaine de courts et de longs métrages.
Très imprégné de culture théâtrale, Tanner est aussi un formidable directeur d’acteurs. On n’a pas oublié la composition de Bulle Ogier dans "La Salamandre" (1971), celle de François Simon dans "Charles mort ou vif", pas plus que celle de Bruno Ganz en marin perdu dans le Lisbonne de "Dans la ville blanche" (1982).
Parallèlement à l’hommage à Tanner, le Festival Théâtres au cinéma salue aussi l’écrivain anglais John Berger. Né en 1926, John Berger, que les lecteurs du Monde Diplomatique connaissent bien pour ses contributions régulières, a participé à plusieurs films du cinéaste suisse. Il a notamment collaboré à l’écriture de "La Salamandre", du "Milieu du Monde", de "Jonas, qui aura vingt-cinq ans en l’an 2000".
On pourra également voir "Doc’s Kingdom" de Robert Kramer tiré d’un roman de John Berger, "Un Métier idéal".
Une lecture d’un autre de ses romans, "La Tenda rouge de Bologne" aura lieu le samedi 12 mars à la Bibliothèque Elsa-Triolet de Bobigny à 17 heures (précédé à 16 heures d’une projection de "John Berger : Arrêts sur images" documentaire de Mike Dibb).
En correspondance avec John Berger et Alain Tanner, le festival rendra aussi hommage à l’écrivain américain Susan Sontag, dont on découvrira qu’elle a aussi fait œuvre de cinéaste : "Duo pour cannibales" (1969), "Les Gémeaux" (1970) film qui permettra de revoir Laurent Terzieff, "La déchirure" (1974), témoignage à revoir sur la guerre du Kippour.
Le lundi 14 mars aura lieu une soirée Susan Sontag avec la lecture de "Renaître" de Susan Sontag par Marthe Keller à 19 h 30, lecture suivie de la projection des "Gémeaux".
Un programme très exigeant pour cette 22ème édition qui mettra en évidence la parole de trois grands personnalités qui méritent vraiment le beau nom d’humanistes. |