C'est le troisième jour du festival et les esprits se sont refroidis. Ceux qui avaient bu le premier jour et re-bu le deuxième se demandent s'ils vont risquer une troisième gueule de bois. Même le temps semble moins favorable et le soleil fait place aux nuages au moment de l'entrée en scène de l'invité de dernière minute, Pierre Bachelet.
C'est en effet l'auteur des "Corons" qui a la lourde charge de remplacer au pied levé le savoureux Carlos dont un petit problème a empêché le concert. J'avoue que c'est avec une grande déception que je me resigne à écouter "L'an 2001" tout en pensant à une version estivale de "Tirlipimpon sur le chihuhua" ou un "Tout nu et tout bronzé" en salopette sous la pluie de Bretagne.
Mais non, l'artiste qui m'avait donné envie de venir à Bobital ne viendra pas. Pierre Bachelet le remplace donc avec un concert propre, sans fioritures, avec les succès habituels dont le célebrissime "Emmanuelle". La pluie se met à tomber sur "Les Corons" et le public s'habille chaudement de sacs poubelles ou rentre à la maison.
Les
élements se calment un peu pour l'arrivée d'une jeune
découverte : Isabelle d'Orange.
Deux chansons subtiles, à la Linda Lemay,
interprétées par une artiste timide, tremblante, émue
par la taille de la scène et par la foule qu'elle a devant
elle.
Belle
mise en bouche pour accueillir les Têtes
Raides. Un concert sympathique, conforme aux attentes du
public : une ribambelle d'instruments, de chanteurs et chanteuses,
pour une musique unique. La foule est encore mouillée de
l'averse mais reprend des forces et se met à danser. Pour
ma part, n'ayant pas de sac pour me proteger, je choisis de marcher
et de me promener pour sécher plus vite.
Ma promenade m'emmene tranquillement vers la taverne irlandaise
où un jeune groupe commence son concert. Ca ressemble un
peu à Matmatah, un peu à
un Tri Yann de jeunes, c'est du rock
breton tout simplement, avec la puissance des plus grands. C'est
efficace, nerveux et souriant et ça s'appelle Kreposuk
(et
oui les joyeuses blagues des Bronzés, ça marche toujours
en Bretagne).
Retour sur la grande scène où un groupe de jeunes découvertes, Chaplain, joue quelques titres en attendant Laurent Voulzy. Que dire sinon que l'on aurait peut être préféré voir les petits jeunes de Kreposuk sur cette grande scène à la place de ce groupe propre mais assez peu original.
Quelques
minutes plus tard, à l'image de la ponctualité exemplaire
de tous les concerts, les musiciens de Laurent
Voulzy arrivent sur scène, suivis par la star. Celui-ci
arbore un vêtement à trous d'un goût certain
mais fait tout oublier par ses chansons.
L'ensemble est toutefois un peu trop calme et après trois jours de fatigue, il eût été bon de réveiller les festivaliers avec des chansons plus rythmées. Peu importe, il suffisait de se poser et d'admirer la bassiste en s'endormant dans la pelouse détrempée.
Le concert se termine et la fatigue force une grande partie de la foule, dont votre serviteur, de repartir avant la Ruda. Nul doute que leur concert a du être vivant et énergique.
Festival peu connu, Bobital semble unique. Certains y viennent en famille pour voir de grosses pointures de variété française, tandis que d'autres ne viennent que pour profiter de 3 jours de bière, de chants, de galettes saucisses et de bonne humeur avinée. Et c'est cela, ce mélange qui fait le charme de cette grande fête.
Un grand merci à Didier Guenroc
et Serge Lemétayer pour leur sympathie.
Les têtes raides