Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Sufjan Stevens
The Age Of Adz  (Asthamatic Kitty / Sounds Familyre)  octobre 2010

Le principe de n'importe quel chroniqueur est d'être objectif. Expliquer pourquoi tel album est bon au vu de l'arrangement des morceaux, de la cohérence de l'ensemble, de la pertinence des paroles, de la manière dont il s'inscrit dans le parcours de l'artiste ou encore du travail de production. C'est une connerie. Je pourrais expliquer pendant plusieurs heures pourquoi Fun House est un album essentiel, si ce n'est le meilleur de tous les temps, en invoquant les critères susnommés mais je sais très bien qu'à un moment de la discussion, je finirais par conclure que c'est un album essentiel parce qu'il est lié à des évènements marquants de ma vie.

Si je suis capable de définir en quoi Come On Feel The Illinois est bon selon les standards classiques de la critique musicale (voir ci-dessus), vous ne parviendrez jamais à comprendre pourquoi cet album me semble aussi fantastique, ou plutôt vous n'en auriez qu'une vague idée. Les authentiques bons albums signifient quelque chose pour les gens qui les aiment. Ils vivent avec et les chansons deviennent alors partie de leurs vies comme les souvenirs auxquels ils les associent.

Que plusieurs personnes arrivent à éprouver des sensations analogues à l'écoute d'un même morceau ou l'associent à des situations similaires tient alors presque du miracle. Avec mon cerveau, mon ex et ma manière de gérer les relations humaines, vous pourriez parvenir à comprendre pourquoi Come On Feel The Illinois est un album parfait. Marcher par une journée ensoleillée en écoutant "Casimir Pulaski Day" ou regarder les nuages avec "Springfield" en fond sonore vous semble sans doute aussi éloigné de vous que l'était le concept de blogs mode des australopithèques mais ces moments font partie des raisons fondamentales pour lesquelles j'aime Sufjan Stevens.

Et ce genre de raisons expliquera sans doute pourquoi j'aime The Age Of Adz, même s'il ne ressemble pas à Come On Feel The Illinois, ni aux autres albums de Sufjan Stevens, à l'exception du méconnu Enjoy Your Rabbit composé de 14 pièces électroniques expérimentales. Un album logiquement passé inaperçu aux yeux du grand public mais dont on peut ressentir l'influence ici : on trouve des boites à rythmes sur la majeure partie des morceaux, beaucoup de reverb et même parfois de l'autotune. Le genre de choses qui, associées à Sufjan Stevens, fait peur, donne une demi-érection aux Inrockuptibles et semble annoncer un équivalent musical proche du 11 Septembre.

Cependant, le monde est fait autrement : les enfants ne deviennent pas tous cosmonautes ou vétérinaires et Sufjan Stevens n'est pas du genre à attendre cinq ans pour sortir un album (sans compter les projets instrumentaux que sont The BQE et Run Rabbit Run) et se planter dans un building.

De la même manière que le banjo avait laissé place au piano et le chapeau de cow-boy aux casquettes de baseball chez l'américain aux petites jambes, les compositions sont ici comme passées au travers d'un nouveau prisme. Prisme pouvant être composé de vêtements fluos, de lasers, d'aluminium, de Charlie Sheen et de tous les autres trucs pouvant évoquer les extra terrestres. Sauf qu'à la différence de Lady Gaga qui exploite basiquement le même fond de commerce (les fringues futuristes, le mobilier design minimaliste, nos amis les martiens et ce genre de merde), Sufjan Stevens compose de vraies chansons. Contrairement à ce qu'il est coutume de faire dans le monde du tuning (ou chez Lady Gaga, tout est lié), les arrangements ne servent pas à dissimuler la rouille, les sièges troués ou le moteur fuyant. A la recherche de la parfaite symphonie de poche, Sufjan continue ses expérimentations, utilisant tous les moyens disponibles et derrière tous les effets et les sons Pro Tools se cachent d'authentiques compositions pop (au sens le plus noble du terme). Amples, touchants par la grandiloquence doublée de fragilité, toujours sur le point de basculer dans une nouvelle direction, les morceaux tiennent la comparaison avec leurs illustres prédécesseurs. Et il ne fait aucun doute que "I Walked", "I Want To Be Well" ou "Vesuvius" feront partie de la bande son des prochaines années de ma vie au même titre que "Holland", "John Wayne Gacy Jr" ou "Romulus". Ce qui fera, en toute logique, de The Age Of Adz un très bon album.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album The Avalanche de Sufjan Stevens
Sufjan Stevens en concert au Festival Les Inrocks 2005
Sufjan Stevens en concert au Grand Rex (mercredi 9 septembre 2015 )

En savoir plus :
Le site officiel de Sufjan Stevens


Bealdo         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco

• Edition du 2024-04-21 :
Isolation - Resto Basket - Greyborn - Bad Juice - Last Temptation - One Rusty Band - We Hate You Please Die - Ni Vus Ni Connus
Jacky Molard & François Corneloup Quartet - Entre les terres
Trio SR9 & Kyrie Kristmanson - Venus Rising
Yann Jankielewicz, Josh Dion & Jason Lindner - Keep It Simple
Watertank - Liminal Status
Fontanarosa - Take a Look at the sea
Fishtalk - Out
Ambre - Génération (Tome 1)
Whispering Sons - The Great Calm
Vesperine - Perpétuel

• Edition du 2024-04-14 :
Burning Heads - Embers Of Protest
Waxahatchee - Tigers Blood
Bertrand Betsch - Kit de survie en milieu hostile
Nikita Mndoyants - Prokofiev
Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler - Alas
Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne - Arnold Schönberg : Pierrot Lunaire
Thomas de Pourquery - Let the monster fall
Chaton Laveur - Etat Sauvage
Cyrille Dubois & Tristan Raës - Louis Beydts : Mélodies & Songs
Madame Robert - C'est pas Blanche-Neige ni Cendrillon
Chu Chi Cha - Sin Miedo
The Black Enderkid - Symptom Of Decline
Michelle David & the True Tones - Brothers and Sisters
Wizard - Not Good Enough
 

• Archives :
Partie - Théâtre Silvia Monfort
La Mare Aux Grenouilles #83 - Talk Show Culturel
Dal Sasso Big Band - Le Carnajazz des animaux
Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce - Eden Beach Club
PALES - Sweet Needles - Soviet Suprem - Mazingo - Ni Vus Ni Connus
Lucie Folch - Ailleurs
Down To The Wire - Deep In Denial
Palace - Ultrasound
Terestesa - Bella Faccia
Sophie Cantier - Songez
Keigo Mukawa - Maurice Ravel : Complete works for solo piano
Lisatyd - Fishtalk - Ni Vus Ni Connus
Vanessa Philippe - L'amour c'est chiant
Mohamed Najem - Jaffa Blossom
Frustration - Our Decisions
CXK - Castèls dins la luna
Dynamite Shakers - Don't Be Boring
Johnnie Carwash - No Friends No Pain
Esparto - Nous célébrer
Michel Portal & Michel Dalberto - Berg, Brahms, Schumann, Poulenc
Louise Jallu - Jeu
Camille Bénâtre - Dommage
La Mare Aux Grenouilles #82 - Talk Show Culturel
CocoRosie - Elevator Angels EP
Bad Juice - Watertank - Intrusive Thoughts - The Darts - Mélys - Ni Vus Ni Connus
Judas Priest - Invincible Shield
Ecr.Linf - Belluaires
Iamverydumb - Queenside Castle
Karkara - All is Dust
Jean-Marc Millière / Sonic Winter - Five to the Floor
- les derniers albums (7499)
- les derniers articles (354)
- les derniers concerts (2393)
- les derniers expos (5)
- les derniers films (20)
- les derniers interviews (1131)
- les derniers livres (8)
- les derniers oldies (20)
- les derniers spectacles (9)
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=