Comédie de Shakespeare adaptée et mise en scène par Pierre Beffeyte, avec Maxime d’Aboville, Julia Duchaussoy, Franck Lorrain, Benoît Solès, Yvan Varco, Rachel Arditi, Emmanuel Guillon, Christophe Guillon, Estelle Simon, Romain Bouteille, Chantal Trichet, René-Alban Fleury et Sébastien Finck.

Hélène vit chez la Comtesse de Roussillon depuis la mort de son père, célèbre médecin. Elle est amoureuse de Bertrand, le fils de la comtesse, qui quitte le château pour aller vivre à la cour du roi.

Quand elle apprend que le roi est mourant, Hélène va à Paris et se propose de le soigner grâce aux connaissances de son père. Le roi lui promet alors de lui donner en mariage l'homme qu'elle voudra si ses onguents fonctionnent. Mais quand Hélène choisit Bertrand, celui-ci fuit en Italie.

"Tout est bien qui finit bien..." fait partie des "pièces à problème" de Shakespeare. Flottant entre la comédie et la tragédie, ni tout à fait l'une et pas totalement l'autre, mélangeant conte de fée, cynisme et noirceur crasse, les classer est difficile, les jouer très délicat. L'adaptation de Pierre Beffeyte s'affranchit de cette aporie avec grâce, humour et fantaisie.

Pas de rôle de seconde importance dans cette mise en scène foisonnante de Pierre Beffeyte  : du bouffon désopilant (Romain Bouteille) au courtisan lourdeau (Yvan Varco), chaque personnage vit, est laissé à son ampleur légitime. Sébastien Finck incarne un roi de France caricatural, grandiose dans sa vérole, ridicule dans ses tentatives de manipulation.

Chantal Trichet est délicieuse dans ses excès de comtesse insupportablement attachante. Julia Duchaussoy souffle le tragique, touchante dans son amour pour Bertrand, avorton irresponsable sur le papier que Maxime d'Aboville, lui insufflant candeur et jeunesse, parvient à rendre touchant.

Le décor de Jean-Martial Dubois, paradoxes visuels et éléments grotesques, participe de la désorientation joyeuse de cette pièce peu jouée. L'action glisse de l'Italie à la France avec une rapidité déconcertante. Le dispositif scénique est vivant, l'action rythmée. Sur le plateau, les bons mots fusent, laissent la place à un lyrisme enflammé que des traits d'esprit allègent, abrègent. La salle se régale.