Les néons, c'est un sujet à lui tout seul. Ceux de chez ma grand-mère auxquels on pendait un papier tue mouche. Un éclairage violent, d'une lumière blanche qui permettait au moins de glisser le fil dans le chas de l'aiguille pour repriser à l'aise ses chaussettes et des mouchoirs. Les néons des devantures de restaurants rapides américains des années 60, les enseignes de la fée électricité, nouvelle étoile de David que chacun suit, pélerin consommateur qu'il est. Le Néon est devenu le signe de Bruce Nauman, artiste américain. Son travail de mots ou de forme de personnages en néon. Attention le néon qui pense et qui réfléchit. Même les sexes se néontisent. Un mur qui n'attire plus les yeux , une installation qui est là pour être vue pour elle-même, pas de produit derrière. Pas de second degré consumériste.
Si du côté des bacs de disque, on trouve désormais Neon Trees, il n'y a pas de quoi pavoiser. Alors un peu de biographie : un groupe américain originaire de Provo dans l'Utah formé de Tyler Glenn, Chris Allen, Branden Campbell, Elaine Bradley. Fait étrange : les Neon Trees sont membres de The Church of Jesus Christ of latter-day Saints. Je ne vois pas comment ça peut bien se marrier au punk, mais ne cherchons pas bien loin, les Neon Trees ne font pas du punk, il ne suffit pas de se décolorer les cheveux et de grimacer comme Billy Idol.
Habits est leur premier album, les premières écoutes sont plutôt agréables, on se dit que c'est bien travaillé, que rien ne dépasse. Doucement on comprend la supercherie : on nous sert de la musique de boys band faite pour la chorégraphie, pour les abdos qui saillent, les séances au club de sport ! On prend les Neon pour des lanternes.