Dans le cadre d'une programmation consacrée aux grands maîtres italiens, après Antonello da Messina, Giovanni Bellini et Le Caravage, la Scuderie del Quirinale présente une exposition monographique consacrée à Lorenzo Lotto, maître de la Renaissance italienne dont l'oeuvre singulière assure la transition entre la transition entre le classicisme et le baroque.
La monstration conçue sous le commissariat de Giovanni Carlo Federico Villa, professeur d'histoire de l'art à l'université de Bergame, se déroule selon un parcours chrono-stylistique sur deux niveaux, le premier étant consacré à la peinture de dévotion, le second au portraits et scènes de genre.
Lorenzo Lotto, un autre regard sur le Cinquecento
A travers un parcours riche de près d'une soixantaine d'oeuvres emblématiques de provenance internationale et, pour la plupart, présentées pour la première fois, elle permet de découvrir un artiste majeur qui connut la notoriété de son temps mais fut éclipsé dans l'Histoire de l'art par les géants que furent ses contemporains Le Titien, Michel Ange et Raphaël et fut
tiré de l'oubli au 19ème siècle grâce à l'historien d'art américain spécialiste de la Renaissance italienne, Bernard Berenson.
Surnommé "le génie inquiet de le Renaissance", Lorenzo Lotto, bien que né à Venise et formé à l'école bellinienne, est l'auteur d'une oeuvre atypique qui se crée en marge tant de l'art pratiqué dans les deux capitales culturelles italiennes que sont Rome et Venise, travaillant au gré de ses séjours à Trévise et Bergame.
Très religieux, il a oeuvré dans tous les registres et tous les formats, du tableau d'autel monumental au portrait, guidé par le même souci du réalisme, d'un art de vérité et d'humanité qui restitue les émotions simples, certes parfois jusqu'au pathétique mais écartant toute emphase et rhétorique pour les peintures de dévotion.
"L'Annonciation de Recatini", retenue comme visuel de l'exposition, ses douces madones à l'enfant toutes de bleue vêtues ou le très singulier tableau "Le portement de croix" qui se présente comme un gros plan sur le visage du Christ sont à cet égard particulièrement émouvants.
Influencé par la peinture flamande, il développe
son propre langage stylistique avec de forts contrastes lumineux et un chromatisme pur avec des pigments novateurs.
Par ailleurs, Lotto est considéré comme le premier à expérimenter l'humanisation du portrait pour tendre vers le portrait psychologique.
Avec l'exposition consacrée aux préraphaélites ("Dante Gabriel Rossetti - Edward Burne-Jones - Le mythe de l'Italie dans l'angleterre victorienne") à la Galerie Nationale d'Art Moderne, sans aucun doute l'une des deux expositions incontournables à ne pas rater lors d'un week end printanier à Rome. |