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Interview  (Paris)  16 mars 2011

C'est à l'hotel Amour, situé à deux pas de la place Pigalle qu'Oh La La ! se prête au jeu de l'interview pour Froggy's Delight. Leur premier album plutôt bien reçu dans la presse spécialisée, le moment est maintenant venu d'aller le défendre sur la route.

Natasha (chant), Antoine (batterie) et Clément (guitare) répondent à nos questions. Natasha se met tout d'abord en retrait. Elle laisse la parole à Clément et surtout Antoine, appuyant ou précisant régulièrement les réponses de ses acolytes. Le message est passé : Oh La La ! est un vrai groupe et non le nouveau projet solo de l'ex-chanteuse d'A.S. Dragon.

Le trio fonctionne de manière démocratique, sans se prendre la tête, et on sent que c'est important pour les trois musiciens. On essaie bien de titiller Natasha sur le contraste avec son précédent combo, mais on la sent un peu réticente à l'idée d'évoquer A.S. Dragon, donc on n'insiste pas.

Tout d'abord, comment en êtes-vous venus à travailler avec Benjamin Lebeau, qui a réalisé l'album ?

Antoine : Benjamin a effectivement réalisé l'album mais a aussi composé des titres.

Natasha : On se connaît depuis un petit moment. Antoine était batteur du groupe The Film, dans lequel Benjamin jouait aussi.

Antoine : On s'est rencontrés sur une date en tournée où on jouait avec A.S. Dragon. Le contact s'est fait comme ça et c'est parti tout de suite derrière.

Du coup, au moment de passer à Oh La La !, vous avez pensé à lui ?

Natasha : En fait, Oh La La ! s'est fait comme ça, entre nous.

Antoine : Ça s'est fait naturellement.

Clément : Natasha avait des idées, des ébauches de morceaux, Benjamin a retravaillé dessus, a mis son nez dedans. Ça s'est fait rapidement et c'est venu très naturellement.

C'est Natasha et Benjamin qui ont écrit tout l'album ou tout le monde a participé ?

Antoine : Clément et moi avons participé aux arrangements, on a aussi composé des titres ensemble. Comme on est une bande de potes, il s'est trouvé qu'on était là en même temps à faire les morceaux. Encore une fois, ça s'est fait très naturellement. Il se trouve qu'on était là le soir où ils bossaient, et puis on s'est rajoutés, on a pris nos instruments, chacun de notre côté on cherchait aussi des idées.

Clément : On a fait notre truc entre potes...

Natasha : Voilà, c'était un vrai travail collectif.

Antoine : C'était vraiment agréable du coup.

C'est le jour et la nuit comparé avec la façon dont s'est formé A.S. Dragon ? Et j'imagine que ce n'est pas du tout la même façon de travailler ?

Natasha : Non, pour le coup c'est carrément différent. Mais je ne vais pas parler de la façon de travailler d'A.S. Dragon maintenant...

Le fait d'être un trio est quelque chose que vous vouliez ou cela s'est imposé de lui-même ?

Natasha : Ça s'est imposé de soi. On a fait plusieurs essais pas complètement concluants.

Antoine : On avait auparavant des formations où on était vraiment en groupe.

Natasha : On était cinq...

Antoine : On avait guitare, clavier, basse, batterie, chant. On est revenus sur une formule un peu plus étroite en rajoutant des machines et des séquences sur scène pour retranscrire le côté un peu électro du disque.

Natasha : En studio, chacun jouant de plusieurs instruments, tout le monde a un peu tout fait. Par exemple, il n'y avait pas un bassiste attitré : Antoine, Clément ou moi avons à un moment joué des parties de basse. C'était la personne présente au moment où on enregistrait la partie qui jouait.

Antoine : C'est exactement la même façon de travailler que pour la composition des morceaux.

Natasha : C'est du bidouillage, c'est comme des chaises musicales.

Pas de place attirée et tout le monde participe à tous les niveaux.

Natasha : Voilà, c'est ça.

Et donc pas de musicien supplémentaire en live.

Natasha : Non, on reste en trio.

Antoine : On retranscrit les morceaux à trois avec des séquences que j'envoie à la batterie. On se pose par-dessus, Clément à la guitare, Natasha au chant et à la basse sur quelques titres. On essaie de faire quelque chose d'assez électro sur plusieurs morceaux, d'où les séquences avec des claviers et des basses dessus. Mais on essaie de les faire oublier le plus possible.

Avec The Film vous étiez quatre...

Antoine : Quatre la plupart du temps, parfois trois.

Et cinq avec A.S. Dragon. Le fait de passer à un trio rend les choses différentes sur scène, non ? Ça vous amène à occuper davantage de place ?

Antoine : Non, pas forcément, ça ne change pas vraiment grand chose.

Clément : Notre musique s'y prête, elle est très directe et épurée.

Natasha : Il y a une énergie assez brute.

Clément : On n'a pas besoin de faire des nappes de cordes ou des trucs de ce genre, c'est vraiment dans l'énergie.

Les morceaux plus pop de l'album, vous les durcissez un peu en live ?

Antoine : C'est possible qu'ils soient un peu plus durs, oui.

Natasha : Sans doute. C'est plus rock sur scène que sur disque.

Clément : On a de l'énergie à revendre, et puis en arrivant sur scène on a envie de s'amuser. Comme on s'amuse plus quand c'est fort...

Vous avez déjà fait des dates ? Une tournée est en préparation ?

Antoine : Oui on a déjà fait quelques dates, et puis les prochaines commencent à arriver au fur et à mesure, on planifie un peu tout ça.

Natasha : Les grosses échéances sont Le Nouveau Casino le 23 mars, puis Le Printemps de Bourges le 20 avril. On a aussi les Francofolies en juillet.

Antoine : On va faire les festivals cet été, qui sont importants pour la visibilité.

Natasha : On a aussi pas mal de dates en province.

Antoine : Mais ça arrive petit à petit parce que les gens ne nous connaissent pas forcément. Mais comme les retours de concert sont positifs, les responsables de salles en parlent entre eux...

Natasha : Ça fait boule de neige.

Clément : Ils font des bouffes entre eux, des raclettes, et ils en parlent au moment du yaourt...

Sur le disque, il y a un duo avec Katerine ("Un Poing C'est Tout"), comment est venue l'idée du morceau ?

Antoine : C'est Katerine qui l'a apporté...

Natasha : Il a apporté le texte, et nous avons fait la musique. Je lui avais laissé carte blanche... Et c'est du pur Katerine.

Antoine : Il est assez fun à jouer.

Natasha : Sur la démo, Benjamin avait marqué "tube" pour ce morceau, il devait penser au côlon...

Antoine : Ou l'intestin grêle... Mais ça s'arrête avant normalement... Vous la jouez en live ?

Clément : Oui, on fait tous les morceaux du disque en concert, ou presque.

Vous refaites les parties de chant de Katerine ?

Natasha : Katerine ne faisait que les choeurs sur le refrain.

Antoine : C'est Clément qui chante sur scène avec Natasha et qui reprend la voix de Katerine.

Clément : Oui c'est vrai. Mais le but n'est pas de refaire exactement l'album en live, on fait nos versions. Donc on ne va pas chercher à reproduire le chant de Katerine.

Natasha : On cherche à faire des versions plus brutes.

Le disque est direct, peu bavard, énergique. Les textes sont rythmés, ils vont à l'essentiel. C'est quelque chose que vous aviez en tête dès le départ ?

Natasha : Oui, on est partis tout de suite dans ce format assez brut.

Antoine : Les instrumentaux étaient déjà assez tranchants, assez simples, même dans l'approche de l'harmonie. Natasha a posé le chant qui allait avec tout ça, assez rythmique, avec des mots qui frappent.

Natasha : Mais dès le départ, c'était une des lignes directrices.

Antoine : On voulait que ce soit efficace sans prendre de pincettes. On ne fait pas de la chanson à texte.

Natasha : C'est de la pop.

Antoine : C'est des états d'âme, des situations de vie...

C'est vrai que les textes sont assez intimes, peut-être personnels ? Est-ce difficile de faire coïncider ça avec ce que vous rechercher au niveau du groove, du rythme du chant ?

Natasha : Alors je ne parle pas forcément de moi dans les textes...

Clément : A part sur "Un Poing C'est Tout" (rires).

Natasha : C'est de l'ordre de l'intime, ce qui ne veut pas dire que c'est autobiographique.

Antoine : Par exemple "Nu Dans Ton Jean", ça parle de moi.

Natasha : J'ai tout essayé pour brouiller les pistes. C'était une écriture puzzle de petits bouts de phrases pris de-ci de-là, une sorte de cadavre exquis. Parfois d'une phrase à l'autre, ce sont deux histoires différentes.

Avez-vous eu des difficultés pour trouver une maison de disque ? C'est le problème de pas mal de groupes en ce moment...

Natasha : Non, ça n'a pas été facile.

Antoine : C'est le problème de beaucoup de groupes effectivement.

Natasha : De toute façon maintenant les maisons de disques ne veulent plus de projet en chantier, ils veulent un produit quasi fini. Nous, on y est peut-être allés un peu tôt donc on a perdu du temps. On aurait dû y aller à la toute fin du processus.

Clément : Maintenant ça se passe comme ça, tu arrives avec un projet fini...

Natasha : En gros il faut que tu te présentes avec ton disque et ton clip. Puis ils te signent et ils prennent 80%...

Eux s'occupent de la diffusion, la pub, la communication ?

Antoine : Voilà, la promo, tout ça...

Donc l'album est complètement auto-produit ?

Natasha : C'est un petit peu auto-produit, mais la maison de disque a quand même mis de l'argent pour qu'on retourne en studio. Mais on a gardé beaucoup des pistes qu'on avait déjà. Au niveau du son, tout était déjà plus ou moins fixé. La direction de la réalisation était là.

En même temps, ça vous laisse une grande marge de liberté, j'imagine qu'ils ne sont pas forcément intervenus sur le processus ?

Natasha : Oui, de toute façon ils avaient validé la direction qu'on avait prise, donc c'était assez clair en fait.

Antoine : La direction était déjà prise sur la plupart des morceaux avant d'aller en studio, puisque Benjamin bossait avec nous dès le départ.

Natasha : Oui, on n'est pas arrivé avec des versions guitare-voix qu'on a transformées en quelque chose d'électronique. Le truc était déjà là.

Les démos étaient déjà bien abouties ?

Natasha : Carrément.

Antoine : Benjamin, c'est quelqu'un qui fait beaucoup de productions, il maîtrise les sons donc quand on arrive en studio il y a déjà la qualité de son...

Natasha : La couleur...

Antoine : L'ambiance est là, il n'y a pas besoin de tout retravailler après. Benjamin a travaillé en binôme avec Julien Delfaud, qui a réalisé l'album, et tous les deux ont super bien bossé ensemble.

Natasha : Julien était aussi là depuis le début, c'est un copain. Il a suivi tout le processus de fabrication.

Le nom du groupe, Oh La La !, ça a un rapport avec la chanson d'Elie & Jacno ou pas du tout ?

Natasha : Non, aucun rapport. Je ne connaissais pas la chanson.

Antoine : Moi non plus.

Natasha : Par contre le label Celluloïd, sur lequel est sorti cet album d'Elie & Jacno, qui sortait Alan Vega, James White et tous ces trucs là, c'est pas mal dans la couleur du disque. En tout cas ce sont des sources d'influences.

Antoine : Mais le nom du groupe n'est pas en référence à ça.

C'est efficace, Oh La La !

Natasha : Oui, on voulait justement que ce soit efficace, que ça puisse parler à tout le monde.

Clément : On voulait aussi que ça puisse être compris des anglophones, on ne voulait pas d'un nom du style "Les portes fermées de l'automne".

Natasha : Ça résume bien les chansons. Les chansons comme le nom du groupe sont pop. C'est un clin d'oeil aux cartoons. C'est à la fois drôle et sexy.

Antoine : C'est très simple et c'est un nom qui est beaucoup prononcé. Ça évoque tout de suite quelque chose.

Natasha : A l'auditeur de mettre ce qu'il veut dans la bulle...

Retrouvez Oh La La !
en Froggy's Session
pour 3 titres en cliquant ici !
  

 

 

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album eponyme de Oh La La !
Oh La La en concert au Nouveau Casino (mercredi 23 mars 2011)

En savoir plus :
Le Myspace de Oh La La !

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Pierre Baubeau         
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