Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Festival Cool Soul #1 Paris 2011
Cool Kleps - The Legendary Tigerman - Restavrant - The BellRays - Scott H. Biram - The Jim Jones Revue  (Paris, Bataclan)  vendredi 8 avril 2011

Saluons l'excellente initiative du Cool Soul Festival de regrouper dans un même lieu trois des fers de lance du rock actuel, adeptes d'une musique binaire, bruyante, sale et musclée : The Legendray Tigerman, The BellRays et The Jim Jones Revue. Autre très bonne idée : deux petites scènes ont été installées de part et d'autre du bar, sur lesquelles se produiront avant chaque tête d'affiche des groupes parfaitement dans le ton de la soirée. La soirée jongle ainsi sans temps morts entre hommes-orchestres, formations réduites à la ferveur contagieuse et machines de guerre.

Le groupe Cool Kleps se charge d'ouvrir la soirée de bonne heure (18h30) et devant un public parsemé. Le trio (guitare/chant, clavier, batterie), à l'étroit sur la petite scène, sert un rock bien troussé et entraînant. Entre compositions et reprises, nous retiendrons particulièrement le medley "I Wanna Be Your Dog / Gloria". L'esprit rock est là, l'envie aussi : la soirée débute sous les meilleures auspices.

Pas le temps de souffler : dès la fin de leur prestation, la foule se dirige vers la scène principale où The Legendary Tigerman (a.k.a. Paulo Furtado, leader du groupe portugais Wraygunn) fait son entrée. La soirée se poursuivra sur ce rythme effréné jusqu'à son terme (concerts frénétiques, aucune trêve). Comment le chanteur compte-t-il retranscrire sur scène Femina, son très recommandable disque de duos au casting féminin ? Très simple : films projetés en fond de scène, présence par intermittence de la chanteuse Rita Redshoes et titres inédits.

"Life Ain't Enough For You" entame les hostilités. Le titre d'ouverture de l'album, enregistré avec Asia Argento, condense tous les ingrédients qui font le charme du disque, à commencer par la tension sexuelle. Projetée en noir et blanc sur l'écran géant, Asia minaude, se mord les lèvres, se passe la main dans les cheveux, sourit. Nous sommes à deux doigts de le prendre personnellement. "Fever", avec Rita Redshoes présente physiquement aux côtés de Paulo Furtado, confirme les accointances du projet avec l'univers des Kills. La musique du légendaire homme tigre oscille habilement entre saleté et sensualité.

Converti pour les besoins de son projet en homme-orchestre, Paulo Furtado squatte la batterie où il tambourine sur la grosse caisse à droite et la caisse claire à gauche, tout en ciselant consciencieusement ses riffs écorchés. Vêtu d'un costard noir et de lunettes fumées, il alterne le chaud et le froid dans les 3 micros fixés devant lui (dont un qu'il prend un malin plaisir à aspirer à pleine bouche).

"Light Me Up Twice", "And Then Came The Pain" et "Radio & TV Blues", chansons sacrément efficaces, secouent le public qui n'attend que ça. Au contraire de "Hey, Sister Ray", dont le principal attrait est de revoir la combinaison bleue de la chanteuse Rita Redshoes. "The Saddest Thing To Say", un des meilleurs titres du disque voit en toute logique Lisa Kekaula, chanteuse des Bellrays, se placer derrière le micro (elle chante également le morceau sur le disque). En deux secondes, elle dynamite tout. Cette femme a de l'or dans la voix. "Naked Blues" et son clip bien allumé puis "Big Black Boat" ponctuent un très bon set. Seul regret : pas de "These Boots Are Made For Walking", excellente reprise du titre de Nancy Sinatra.

Les lumières à peine rallumées, Restavrant entame son show à la gauche du bar. Regardant distraitement leur prestation au début, nous finissons au premier rang, plus que concernés. Batterie en récup' composée de caisses en bois et d'une cymbale en plaques immatriculation, guitare acoustique rafistolée de scotch : le curieux duo américain étonne et ne tarde pas à emballer le public. Leur blues joué pied au plancher (c'est peu de le dire) et avec un réel sens du spectacle provoque une agglutination du public autour de la minuscule scène.

Dans des conditions pas évidentes, le duo produit un excellent show tout en sueur et en énergie contagieuse. Le public est à bloc, le groupe joue tout à fond. On doute qu'ils puissent tenir 1h30 à ce rythme-là, mais cette 1/2 heure à haute teneur rock et particulièrement réjouissante s'avère être une belle surprise.

Les choses sérieuses se précisent avec la montée des BellRays sur scène. Ambassadeurs d'un rock robuste aux influences aussi punk que soul, les américains à l'excellente réputation scénique construite une décennie durant ne tardent pas à combler nos attentes. Proposant une entame de concert dévastatrice (cinq morceaux à fond les manettes), les Bellrays mettent tout de suite les choses au point. Les pogos se forment instantanément dans la fosse.

Lisa Kekaula rayonne en Tina Turner du troisième millénaire. Sa voix incroyable élève les compositions du groupe et transcende les spectateurs.

Bob Vennum enfile avec une insolente aisance le costume de machine à riffs, distillant pendant près d'une heure des rafales punk bien senties.

 

"Anymore", très belle ballade soul, propose un moment de quiétude bienvenu. D'autant que le groupe repart de plus belle juste après. La jubilatoire "Everybody Get Up", pendant laquelle la chanteuse atterrit dans la fosse, est un des moments forts du set. Le titre rend le public dingue. La similitude avec AC/DC n'y est sans doute pas pour rien.

Autre moment de douceur, "It's All Over Now" rappelle que le groupe excelle dans ce style (on se souvient notamment de "Footprints On Water" et "Wedding Bells", moments de grâce sur le précédent album de 2008, Hard, Sweet & Sticky). La mastodonte chanson titre, "Black Lightning", provoque logiquement moult remous dans la fosse : la puissance du groupe est fascinante.

Proposant une setlist centrée sur les deux derniers (et très bons) albums, The Bellrays impressionne par la maîtrise totale de son sujet. Chapeau.

On prête ensuite moins d'attention à Scott H. Biram qui occupe seul une des petites scènes. Le chanteur se défend bien mais son set plus convenu (et plus country) ne nous emballe pas outre mesure.

Tout le contraire des Jim Jones Revue qui, avec leurs gueules de petites frappes et leur rock originel gonflé aux hormones, ponctuent de la plus belle des manières une soirée en tous points réussie.

 

Carburant à l'énergie brute, les cinq londoniens mènent à bien leur entreprise de démolition. La musique des Jim Jones Revue ressemble à une jam endiablée entre Jerry Lee Lewis et les MC5.

Bref, ça sent l'alcool, le souffre et la sueur. Le public se régale et les fous furieux s'en donnent à coeur joie dans la fosse.

 

Cerise sur le gâteau, le Bataclan a droit à un final ébouriffant qui voit tous les acteurs de la soirée (Bellrays et Paulo Furtado en tête) se joindre au gang anglais pour une dernière chanson enfiévrée.

Jim Jones savoure, prête sa guitare à Bob Vennum et laisse Lisa Kekaula tenir le devant de la scène. Bien aidé par des musiciens solides et charismatiques, le leader régale le public de sa présence et son énergie.

Après The Bellrays, les Jim Jones Revue montrent eux aussi tout leur talent et leur savoir-faire pour électriser les foules. Deux machines de guerre et une vraie soirée rock sans chichis : que demande le peuple ?

Festival ni cool ni soul mais sacrément rock, six super groupes, des pointures qui justifient leur réputation : c'était rock à tous les étages ce soir au Bataclan. Bilan : quatre heures de musique non stop et d'excellents concerts. On en redemande.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

Cool Kleps en concert au Festival Cool Soul #1 Lille 2011
The Legendary Tigerman en concert au Festival Les nuits de l'alligator 2006 (vendredi)
The Legendary Tigerman en concert au Fil (vendredi 8 octobre 2010)
The Legendary Tigerman en concert au Festival Les Nuits de l'Alligator 2011 (mercredi 23)
The BellRays en concert au Festival Les Femmes s'en melent #11 (2008)
The BellRays en concert au Festival Musiques en Stock 2008
The BellRays en concert au Festival FNAC Indétendances 2008
La chronique de l'album Burning Your House Down de The Jim Jones Revue
The Jim Jones Revue en concert au Festival Les Nuits de L'Alligator 2009
The Jim Jones Revue en concert au Festival Les Nuits de L'Alligator 2009 - 2ème
The Jim Jones Revue en concert au Festival Garden Nef Party #4 (2009)
The Jim Jones Revue en concert au Festival Rock en Seine 2011 - Programmation du samedi
The Jim Jones Revue en concert au Festival Rock en Seine 2011 (samedi 27 août 2011)
L'interview de The Jim Jones Revue (mardi 7 septembre 2010)

En savoir plus :
Le Myspace de Cool Kleps
Le Myspace de The Legendary Tigerman
Le Myspace de Restavrant
Le Myspace de The BellRays
Le Myspace de Scott H. Biram
Le Myspace de The Jim Jones Revue
Le blog de Pierre

Crédits photos : Nicolas Demarty (Toute la série sur Taste of Indie)


Pierre Baubeau         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco

• Edition du 2024-04-21 :
Isolation - Resto Basket - Greyborn - Bad Juice - Last Temptation - One Rusty Band - We Hate You Please Die - Ni Vus Ni Connus
Jacky Molard & François Corneloup Quartet - Entre les terres
Trio SR9 & Kyrie Kristmanson - Venus Rising
Yann Jankielewicz, Josh Dion & Jason Lindner - Keep It Simple
Watertank - Liminal Status
Fontanarosa - Take a Look at the sea
Fishtalk - Out
Ambre - Génération (Tome 1)
Whispering Sons - The Great Calm
Vesperine - Perpétuel

• Edition du 2024-04-14 :
Burning Heads - Embers Of Protest
Waxahatchee - Tigers Blood
Bertrand Betsch - Kit de survie en milieu hostile
Nikita Mndoyants - Prokofiev
Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler - Alas
Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne - Arnold Schönberg : Pierrot Lunaire
Thomas de Pourquery - Let the monster fall
Chaton Laveur - Etat Sauvage
Cyrille Dubois & Tristan Raës - Louis Beydts : Mélodies & Songs
Madame Robert - C'est pas Blanche-Neige ni Cendrillon
Chu Chi Cha - Sin Miedo
The Black Enderkid - Symptom Of Decline
Michelle David & the True Tones - Brothers and Sisters
Wizard - Not Good Enough
 

• Archives :
Partie - Théâtre Silvia Monfort
La Mare Aux Grenouilles #83 - Talk Show Culturel
Dal Sasso Big Band - Le Carnajazz des animaux
Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce - Eden Beach Club
PALES - Sweet Needles - Soviet Suprem - Mazingo - Ni Vus Ni Connus
Lucie Folch - Ailleurs
Down To The Wire - Deep In Denial
Palace - Ultrasound
Terestesa - Bella Faccia
Sophie Cantier - Songez
Keigo Mukawa - Maurice Ravel : Complete works for solo piano
Lisatyd - Fishtalk - Ni Vus Ni Connus
Vanessa Philippe - L'amour c'est chiant
Mohamed Najem - Jaffa Blossom
Frustration - Our Decisions
CXK - Castèls dins la luna
Dynamite Shakers - Don't Be Boring
Johnnie Carwash - No Friends No Pain
Esparto - Nous célébrer
Michel Portal & Michel Dalberto - Berg, Brahms, Schumann, Poulenc
Louise Jallu - Jeu
Camille Bénâtre - Dommage
La Mare Aux Grenouilles #82 - Talk Show Culturel
CocoRosie - Elevator Angels EP
Bad Juice - Watertank - Intrusive Thoughts - The Darts - Mélys - Ni Vus Ni Connus
Judas Priest - Invincible Shield
Ecr.Linf - Belluaires
Iamverydumb - Queenside Castle
Karkara - All is Dust
Jean-Marc Millière / Sonic Winter - Five to the Floor
- les derniers albums (7499)
- les derniers articles (354)
- les derniers concerts (2393)
- les derniers expos (5)
- les derniers films (20)
- les derniers interviews (1131)
- les derniers livres (8)
- les derniers oldies (20)
- les derniers spectacles (9)
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=