Réalisé par Stéphane Kazandjian. France. Comédie. Durée : 1h27. (Sortie le 27 avril 2011). Avec François-Xavier Demaison, Laurent Lafitte, Laurence Arné, Xavier de Guillebon, Patrick Bouchitey, Alain Doutey et Guy Bedos.
Il y a quelques années, Stéphane Kazandjian entrait en cinéma avec "Sexy Boys", une espèce de remake d’"American Pie", qui avait l’audace de tenter de faire un film d’étudiants post-pubères à la Française.
Pas étonnant de le voir aujourd’hui expérimenter un genre encore plus impossible sur le papier : la parodie de documentaire antimondialiste.
Joseph Klein est un mélange de Pierre Carles, de Karl Zéro et de John Paul Lepers qui s’accroche aux basques de Michel Ganiant, un condensé explicite de Tapie et de Messier.
Sur l’écran, concrètement, cela veut dire un duo de choc entre François-Xavier Demaison et Laurent Lafitte, le second analysant avec une fascination de plus en plus complaisante le "Tout-est-permis" du premier.
Bien sûr, il faudra du temps pour comprendre que la critique du capitalisme ultra libéral, dont Michel G est l’expression, n’est pas bien méchante et semble propice à une bonne farce, à une comédie enlevée et originale qui ne se pose pas beaucoup de questions de morale.
Si l’on n’appartient pas au clan des abonnés de Canal+ ou que l’on émet des réserves sur les Guignols ou les Simpson en y percevant une fausse impertinence qui légitime à fond le "système", on trouvera que Laurent Lafitte n’est ni Pierre Carles ni Jean Yanne, ni vrai naïf ni faux cynique, mais caricature l’un de ses "petits soldats du journalisme", selon la belle expression de François Ruffin - dont on aurait souhaité que les compères Kazandjian et Lafitte s’inspirassent.
Mais, à part cette poignée de râleurs qui préféra revoir "Fin de Concession" de Pierre Carles pour la huitième fois, le public bon enfant, toujours content quand le patron reçoit des coups de bâtons symboliques, sera satisfait. Car "Moi, Michel G. Milliardaire, Maître du monde" est un divertissement de qualité qui donne - en outre - quelques informations sur les tenants et les aboutissants du capitalisme génération Stock Options et O.P.A..
Évidemment, il faudra aussi ne pas être allergique à François-Xavier Demaison et Laurent Lafitte dans leur millième prestation de l’année.
On osera un moment se demander si Kazandjain n’aurait pas été plus inspiré en prenant des comédiens moins connotés "comiques", mais on reviendra vite à de meilleurs sentiments : ils font l’un et l’autre le métier et puis, finalement, leur présence a l’avantage de nous éviter Kad Mérad et Gilles Lellouche, voire Jean-Paul Rouve et Antoine Duléry.
Rien que pour ça, il faut prendre le ticket Ganiant. |