Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Tout Paris
Bertrand de Saint Vincent  (Editions Grasset)  mars 2011

Il est du journalisme sans doute comme des autres métiers, mais il offre de belles potentialités pour l'épanouissement personnel, du reportage de guerre à la rubrique des petites annonces.

Pour livrer sa chronique quotidienne intitulée tout simplement "Sur invitation", Bertrand de Saint Vincent, journaliste et rédacteur en chef du Figaro, n'en finit pas, avec le courage d'un anthropologue, d'explorer une tribu contemporaine et urbaine, celle des happy few qui font le "Tout Paris" dans son activité essentielle qui est celle figurer au nombre des invités triés sur le volet pour assister aux événements majeurs de la vie parisienne. Car écrit-il, "en être ou ne pas être", voilà le dilemme quotidien qui en étreint les membres.

Une activité sociologique indispensable à la compréhension du monde moderne - Bertrand Saint Vincent y voyant même une manière d'écrire l'histoire de France - et somme toute agréable pensez-vous en béotien envieux.

Que nenni ! Une activité risquée, comme l'indique l'intrépide reporter, et ce tant au plan mental que physique, compte tenu du nombre d'imbéciles côtoyés et du champagne ingurgité à chaque cocktail qui suit ou précède immanquablement ledit événement.

Pour étendre son lectorat, éclairer les français non-lecteurs du Figaro sur le cénacle parisien et tenter de passer à la postérité aux côtés de Saint Simon et La Bruyère, Bertrand de Saint Vincent a procédé à la compilation de deux années de ses morceaux choisis que l'éditeur présente comme "la géographie artistique, politique et mondaine de la ville, nous révélant tous les petits secrets et les anecdotes de la vie parisienne".

Alors qu'en-est-il ? Bien que fort de 500 pages, "Tout Paris" ne révèle pas grand chose en ce qui concerne les acteurs de ce que l'auteur qualifie de "muppet show des beautiful people" et ce même au lecteur non assidu de la presse people.

Notamment parce que tous les protagonistes du gotha de l'ethnocentrisme parisien sont en représentation et jouent une partition connue de tous dans une pièce aussi creuse qu'un navet. Dans le prologue, Bertrand de Saint Vincent cite d'ailleurs Baudelaire à juste titre : "la vie des riches est une turbulence dans le vide". Alea jacta est.

Et donc, s'agissant toujours des mêmes qui tournent en rond, le propos finit par tourner, lui aussi, en rond, d'autant que la compilation pâtit d'un chapitrage thématique.

Par ailleurs, si son parrain, le très médiatique journaliste Philippe Tesson (qui y figure en bonne place et dont il dit qu'il joue la comédie car "c'est sa vie" et qu'il parvint, avec l'aventure du Quotidien de Paris, presque à atteindre son rêve, celui d'un journal sans lecteurs), compare son style à celui de Jules Renard, Bertrand de Saint Vincent n'a pas le souffle pour nourrir une comédie humaine du 21ème siècle.

Particule et bonne éducation bourgeoise, se montrant pragmatique ("…car les bougres, artistes, intellectuels et magnats sont susceptibles") et longanime ("parce que loin de tout jugement moral, j'ai appris à respecter ceux qui jouent juste"), il n'use qu'avec modération de l'ironie et du sens de la formule qui fait mouche qui sont les seuls vrais intérêts de ce genre d'exercice.

En conséquence, ses chroniques, au demeurant inégales et parfois répétitives, restent dans l'entre-deux. Dès lors mieux vaut pratiquer une lecture homéopathique pour s'immerger dans un microcosme constitué des grands capitaines d'industrie, de people, de clones anonymes telles les incontournables filles potiches, les mannequins très jeunes, blondes et épaisses comme une carte de crédit et les cougars à la peau tirée comme celle d'un tambour et à la bouche de mérou, ainsi que d'intellectuels divers et variés.

Quant il se lâche c'est truculent sutout s'agissant de la gente féminine vers qui semble aller sa prédilection. Il a ses intouchables (Christine Orban : "une bien jolie philosophe"), ses chouchoutes (Arielle Dombasle : "un physique de poupée Barbie et une audace d'extra terrestre") et ses têtes de turc (Christine Angot : "Elle est entrée en littérature avec L'inceste et depuis toute personne qui conteste ses qualités est considérée comme un violeur potentiel ").

Et il sait parfois épingler de manière judicieuse : ainsi Amélie Nothomb, dite "la machine à écrire" ("Elle joue à l'écrivain comme on joue à la poupée"), Marion Cotillard ("Jolie môme mais il vaut mieux lui écrire ses dialogues") ou Claudia Cardinale ("dont la beauté fusilla plus d'un adolescent dans les années 70, s'inquiète de savoir si Monica Belluci est là. C'est la Reine qui prend des nouvelles de Blanche Neige.").

Et il taille des costumes sur mesure à certaines figures masculines notamment du monde de la littérature tels Philippe Sollers ("Ce Bordelais qui a tout fait pour paraitre en avance sur son temps alors qu'au fond de lui-même il ne vit que dans le passé"), Gonzaque Saint Bris ("Echevelé comme un vieux romantique, à coups de sèche cheveux plus que d'épopée"), Tahar Ben Jelloun ("La colonisation n'a pas fait que des malheureux") et Frédéric Beigbeder imitation de François Nourrissier ("Ce n'est pas une question de littérature, mais de menton").

Cela étant, cet opus rassure si inquiétudes étaient. Paris est toujours la capitale du luxe et de la culture et l'Etat français figure toujours parmi les puissances invitantes même en période de crise - crise vous avez dit crise ? - quand il érige au nom de l'assainissement des comptes publics des plans de rigueur économique et salariale. Car la promotion de la culture n'a pas de prix et tout ce beau monde aime se goberger aux frais de la princesse car dixit l'auteur "les riches n'ont jamais les moyens de rien".

Le livre se clôt sur un décevant "Qui est qui ?" après une brève et mélancolique page sur les temps qui changent intitulée "Le Temps retrouvé".

Alors, même si votre patronyme ne figure pas dans cette nouvelle bible appartenez-vous néanmoins au Tout Paris ? Test probant : Etiez-vous conviés le mercredi 16 mars 2011 au Plazza Athénée, situé 25 rue Montaigne à Paris pour ceux qui l'ignoreraient encore, pour la séance de dédicace de Bertrand de Saint-Vincent ? Si la réponse est négative , il ne vous reste plus qu'à séduire un des membres du triumvirat féminin qui constitue le grand gourou organisateur des fêtes parisiennes.

Ces chargées de relations publiques de haut vol se nomment Françoise Dumas, Anne Roustang et Pia de Brantes. Si elles ne se prennent pas pour la queue d'une cerise ("Quand vous organisez quelque chose, vous tenez entre les mains le sort social de Paris"), en revanche, elles mènent une vie de soutier ("Le plan de table nous occupe toute la semaine qui précède. Les trois derniers jours, c'est un vrai plan de bataille qui mobilise jour et nuit.").

 

MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
- 07 avril 2024 :Un marathon de nouveautés !
- 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !
- 24 mars 2024 : Enfin le printemps !
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=