Avec son nom à jouer du post-rock, Pulled apart by horses risque de fortement vous surprendre. Pulled apart by horses, c'est la nouvelle coqueluche post-punk post-metal venue d'Angleterre. Quelque chose entre Serafim, The Refused et Rage Against The Machine (de façon frappante sur "I punched a lion in the throat", précédemment sorti en single).
Il y a dans ce disque beaucoup de vigueur, mais aussi une interrogation importante : que vaut ce genre de musique sur disque ? Si l'on arrive encore assez bien à s'imaginer, malgré les années rendant ce type d'exercice périlleux, bondissant et bousculant, pressé au milieu d'autres corps, suants, pour célébrer en vie les musiques de jeunes au rythme effréné des compositions du quartet, on a en revanche du mal à avoir envie de nourrir son mange-disque de telle galette. Ne serait-ce que par souci des voisins.
Ici on crie, ici on beugle, ici on hurle, ici on grogne, ici on vocifère. Souvent des mots en fuck. Et les copains mettent tout ce qu'ils peuvent dans leurs instruments, qui ne leur ont pourtant rien fait. Ce qui ne veut pas dire que les quatorze titres de l'album ont été écrit du même pied gauche, loin de là. Mais toute la science de leur écriture semble résider dans un leurre magistral : faire en sorte que tout sonne aussi direct, aussi brut que possible. Comme si rien n'avait jamais été écrit, le disque se donnant des airs de jam session gueularde. Faites comme le canard : ayez l'air cool à la surface ; sous l'eau, loin des regards, pédalez autant que vous le pouvez. So british ?
Pulled apart by horses pour son premier album fait les choses vite et bien – comprendre : tempo rapide et sonorités massives. Soit. Mais si tel exercice peut avoir quelque chose de réjouissant sur scène, la solitude d'un salon à l'ameublement confortable d'origine probablement suédoise ne semble pas en être le lieu naturel, tout simplement. |