Voici déjà venue la dernière Master Classe de la saison 2010-2011, qui se déroule le 6 juin 2011 à la Pépinière Théâtre sur la scène de laquelle, dès le lendemain, Jean-Laurent Cochet jouera, en compagnie de celui qui fut son premier élève, Jean-Pierre Castaldi, une pièce de Sacha Guitry, "Tu m'as sauvé la vie".

En conséquence, son emploi du temps est encore davantage chargé et il se trouve, ce soir-là, à l'instar du public, dans le même état d'ignorance, et donc de découverte, des élèves qui vont monter sur scène.

Pour la fable de La Fontaine, exercice récurrent et dispensant un plaisir toujours renouvelé pour les spectateurs, elle clôturera la soirée avec "L'ours et l'amateur des jardins" dite par un nouvel élève, lui aussi prometteur, Guillaume Jacquemont.

En attendant, Maya de la Selle, élève déjà confirmée, ouvre le bal avec le monologue d'Irma Lambert qui clôt le premier acte de "La folle de Chaillot" de Jean Giraudoux, une des scènes de travail privilégiées pour les jeunes filles. Un monologue d'une grandiose simplicité comme le précise le maître mais qui n'est pas exempt de difficultés et qui donne matière à un travail très approfondi jusqu'au au mot et l'intonation.

Choix heureux en terme d'emploi et jeu maîtrisé, Barbara Castin et Pierre Boucard, élèves aguerris, ont choisi une scène de "Jean de la Lune", une comédie de Marcel Achard créée en 1929 à la Comédie des Champs Elysées-Théâtre Louis Jouvet par Louis Jouvet, Michel Simon, Valentine Tessier et Pierre Renoir qui donne l'occasion au public de renouer avec le théâtre des années 30.

Après la plume délicieuse de Marcel Achard, en lequel Jean-Laurent Cochet voit l'héritier direct de Marivaux, voici celle littéraire de Prosper Mérimée avec un extrait d'une pièce en un acte adaptée d'une nouvelle éponyme, "Le Carrosse du Saint-Sacrement", oeuvre sans doute plus connue dans la version lyrique, "La Périchole", de Jacques Offenbach ou son adaptation cinématographique réalisée par Jean Renoir avec Anna Magnani.

Sarah Vernette incarne de manière pétulante la piquante Périchole face à Hugues Popot particulièrement cocasse dans le rôle du vice-roi énamouré et grognon.

Le public quitte le Pérou d'opérette pour la capitale hexagonale et l'intérieur petit-bourgeois de "La parisienne" de Henry Becque. Face à Pierre Peigné, et avec un charmant accent à la Elvire Popesco, Susy Memo donne une belle interprétation du rôle titre.

Enfin, saut dans le temps et immersion dans un milieu socio-culturel bien différent avec une scène de "Andromaque" de Racine, celle de l'entretien entre Pyrrhus et Andromaque, dans laquelle officient de manière émérite Michael Tabury et Cécile Evrard.

20 heures ont déjà sonné et les deux heures sont passées comme un rêve. Rendez-vous est donc pris pour la saison prochaine.