Drame historique d'après l'oeuvre "Déraison d'Etat" de Christopher Marlowe, mise en scène de Irène Favier, avec Alexandre Beaulieu, Jessica Berthe, Pauline Caupenne, Etienne Durot, Jean-Christophe Legendre et Grégoire Leprince-Ringuet.
Ca y est, c’est parti : comme tous les ans, le Théâtre 13 a réuni la crème des jeunes compagnies pour le Prix des Jeunes metteurs en scène. Contrainte : avoir au moins 6 comédiens sur le plateau. Après une présélection ardue, la finale oppose donc à partir du 10 juin 2011, les six compagnies sélectionnées.
Ce soir, le théâtre est en ébullition : c’est le début des hostilités avec "Massacre à Paris" de Christopher Marlowe monté par Irène Favier. La pièce retrace le massacre de la Saint-Barthélémy commandité par le duc de Guise et Catherine de Médicis sur fond de guerre de religion et de luttes de pouvoir.
La Compagnie Les Ehontées, où la création collective prédomine, a choisi de traiter ce texte en prenant la liberté de s’en éloigner en le modernisant par moments pour mieux y revenir. Même si cela sent un peu le réchauffé, il faut avouer qu’ils s’en sortent plutôt bien grâce à une grande implication physique et une aisance corporelle manifeste.
Il n’empêche que ces anachronismes et gags parsemés ça et là, s’ils font évidemment un tabac auprès du public majoritairement jeune venu encourager leur travail, éloigne quand-même le spectateur du propos et empêche l’émotion de s’installer, à l'exception de rares tableaux impressionnants tout en sobriété, et les personnages d’exister totalement même si, là encore, les comédiens sont remarquables et passent quasi instantanément du burlesque déchaîné au drame.
La jeune metteuse en scène dirige sa troupe avec un bel enthousiasme et une énergie qui fait plaisir. Dommage alors qu’elle ait cédé aux clichés du genre : la vidéo, qui n’apporte rien et, sujette aux caprices de la technique, devient plutôt un handicap et la cigarette, incontournable du cahier des charges des mises en scène "tendance" et souvent, comme en l'espèce, superfétatoire.
A retenir l’essentiel : un spectacle - trop ? - foisonnant, un jeu choral et des comédiens (Alexandre Beaulieu, Jessica Berthe, Pauline Caupenne, Etienne Durot, Jean-Christophe Legendre et Grégoire Leprince-Ringuet) doués, survitaminés et bien dirigés. Et après tout, ce n’est déjà pas si mal ! |