Kid Loco a cela de bien qu'il a toujours fait plus ou moins ce qu'il voulait sans se (sacri)fier aux tendances du moment.
Confession of a Belladonna Eater n'échappe pas vraiment à la règle et bien malin celui qui pourrait estampiller de tel ou tel style l'intégralité de ce disque.
Bien évidemment se dégagent un certain nombre de tendances, avec un fil rouge électro mais qui reste assez discret et surtout au service des morceaux sans chercher à les surcharger, juste parce que "ce nouveau Virus xbb12 a un son vraiment cool" (c'est un exemple, je ne crois pas que le xbb12 existe, hein).
Bref, Kid Loco est certes un bidouilleur electro de talent mais c'est aussi et avant tout un auteur compositeur (et interprète) au sens de la mélodie et des arrangements avérés.
Peut-être moins foufou que sur ces précédents albums, Kid Loco maîtrise néanmoins parfaitement l'ensemble et si on peut se poser la question de la cohérence entre les morceaux, on peut aussi se réjouir de la diversité de ce disque.
On passe en effet sans plus de transition d'un univers à la Tiersen, période Rue des cascades sur "Ballad for a Bella Donna, part I" à un moins agréable avec"The Attention Span on a Butterfly" aux tendances un peu trop Moby à mon goût.
Les trompettes de "Stupidity and the Foxy Lady" changent encore la donne mais le summum est sans doute "The Morning After", beaucoup plus rock avec un fond plus pop, l'ensemble évoquant Ian Broudie et Lou Reed en même temps. Saluons la performance, qui plus est, très réussie.
"I'm a hero" joue dans la cour de Gorillaz, pas mal... malgré que le titre ait un peu de mal à (nous faire) décoller, par manque de guitares diront les réfractaires aux scratchs, trop de guitares diront les autres.
En fait, le titre finalement le moins passionnant mais pourtant qui en dit long sur Kid Loco est la reprise de "The Passenger" de Iggy Pop. Trop proche en fait de la version que l'on connaît, cela ressemble à un hommage plus qu'à une véritable reprise personnalisée que l'on aurait espérée entendre jaillir de l'esprit créatif de Kid Loco.
Confession of a Belladonna Eater est en tout cas un bel album, varié mais pas incohérent sur lequel on sent s'éloigner un peu plus le spectre embarrassant de la french touch pour laisser définitivement la place à une pop fraîche, (encore) inventive et fort agréable à l'oreille ! |