Monologue dramatique d'après l'oeuvre éponyme de Octave Mirbeau, adapté, mis en scène et interprété par Virginie Mopin.
"Le journal d'un femme de chambre", écrit à la première personne par Octave Mirbeau, relate le quotidien d'une jeune bonne, Célestine, qui, après avoir été au service des coquettes parisiennes, se retrouve dans une famille bourgeoise de province.
Elle y dévoile son intimité, son histoire, ses sentiments et fait vivre sous nos yeux tout un univers, fait de mensonges, de paraître, de désirs refoulés, de dominations plus ou moins assumées et surtout excessivement charnel.
Virginie Mopin, qui porte à elle-seule avec courage l'intégralité du spectacle, puisqu'elle signe mise en scène et interprétation, n'a pas hésité à faire de Célestine une bête sensuelle et sexuelle, rebelle et en même temps servile aux maitres qu'elle s'est choisi. Parti pris courageux, car en exacerbant cet aspect du personnage, elle le rend également moins humain et diminue le pouvoir d'identification et de sympathie des spectateurs.
Si les personnages qui gravitent autour de l'héroïne sont plutôt caricaturaux et les intentions un peu appuyées, elle fait preuve d'une belle énergie, nécessaire pour embarquer le spectateur dans son récit. Les réserves mineures, tenant à la durée des interscènes et l'étude sommaire des personnages, n'empêchent en rien le spectacle d'être plaisant si on adhère à ses partis pris.
Voilà une occasion de découvrir ou redécouvrir la forme théâtrale méconnue du monologue narratif, car trop souvent assimilée aux stand-up ou one-man show comiques et qui, pourtant, offre un champ d'expression théâtrale puissant. Ce "Journal d'une femme de chambre" en est une belle illustration. |