On dit de Dictafone, groupe franco-anglais, que ce nouvel album flirte avec la pop de The Divine Comedy, voire de David Bowie ou de XTC. On dit aussi que le producteur Ken Scott est une légende et qu'à lui tout seul, il est responsable de quelques chefs-d'œuvre des Beatles, de Bowie, de Lou Reed mais aussi de Supertramp ou Elton John... Ah bon.

Bon OK, Home, troisième album de Dictafone, est plutôt réussi même si une certaine lassitude s'installe un peu dans le milieu de l'album. On retrouve effectivement un peu de The Divine Comedy ("Cardboard dog") dans la construction faussement légère de certaines mélodies, on devine aussi un certain psychédélisme latent à la XTC ("Space"). C'est plutôt pas mal mais ça glisse un peu trop d'une oreille à l'autre pour rester comme un album incontournable car si chaque titre tire son épingle du jeu, aucun ne reste réellement après que le disque se soit terminé. L'ensemble est un peu quelconque pour dire ce qui est. Au pire "Home" ressemble à beaucoup trop de choses un peu molles et le refrain en coeur ne suffit pas à sauver le titre.

Le côté un peu trop rétro ("Chinese blue" qui sonne parfois comme La Croisière s'amuse ou le piano années folles de "Iam5am" ne sont que quelques exemples) n'apporte pas grand chose au disque sinon un côté ludique mais qui rend, du même coup, les morceaux un peu anecdotiques car cela enlève une certaine densité à la pop déjà légère de Dictafone.

La voix quant à elle fait parfaitement son office, Duncan Roberts sachant parfaitement la maîtriser, et la moduler joliment au gré des titres. Tellement d'ailleurs que l'on pourrait croire à la présence de plusieurs chanteurs.

Dictafone est donc un bon groupe, Home est un disque que l'on prend plaisir à écouter, mais on regrettera tout de même cette débauche de références un peu gratuite alors que l'on ne demande qu'un peu d'originalité et de personnalité. Mais le troisième album étant souvent un tournant, nul doute que le potentiel du groupe ressortira et saura s'imposer sur le prochain disque, voire même en live.