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Vivons d'un rien  (Editions ACOGH)  juillet 2011

Un album sublime

Depuis que s’en étaient allés les trois incontournables "B" de la chanson française, Brassens, Brel, Barbara, la relève semblait longue à venir.

Pascal Mary, avec sa voix superbe, ses mélodies subtilement légères et ses textes d’une incontestable poésie, décidé à ne pas suivre la même route que les autres, puise chez ces trois illustres la source de son inspiration. Un être rare. Un album somptueux.

Octobre 1978, la France et la Belgique disent adieux à leur poète commun. Depuis si l’on rit, on chante, on s’amuse comme des fous, la fête n’est plus la même. D’aucuns s’évertueront à la prolonger. Beaucoup la gâteront.

Octobre 1981, la France est orpheline de son poète languedocien, son "humble troubadour". Trente ans après, coquin de sort, son trou dans l’eau ne s’est pas refermé. Certains ont tenté de combler l’absence. D’autres l’ont outragée…

Novembre 1996, la France voit partir sa diva, sa grande dame brune sur son long voilier noir. Beaucoup l’ont torpillé à vouloir le ramener à quai…

La relève est besogneuse, se tourne, se lamente, se traîne. Le pis-aller des reprises et hommages tourne comme une ronde folle. Avec parfois de très belles surprises (Mouron, Piankov, Féry) mais sans la fraicheur de l’inédit qui a déserté les rivages de cette variété française qui glorifie ses prédécesseurs, les saluant parfois trop servilement, les acclamant frileusement. Si Gainsbourg ne cesse de faire des petits, Brassens, Brel et Barbara, déjà trop classiques dans ce monde où se font et se défont les modes à un rythme fou, charment moins les chanteurs du deuxième millénaire.

Avec Vivons d’un rien, son tout nouvel album, Pascal Mary réussit l’association de ces - et ses - trois favoris, distillant à longueur de chanson cette évidente paternité mais avec une infinie délicatesse pour qu’elle se fasse aussi oublier.

La voix, cristalline et très travaillée pour mieux s’autoriser toutes les audaces dans l’apparente facilité, fait songer tout d’abord à un autre poète, le Breton Jean-Michel Caradec. Ce besoin de référents lorsqu’on amorce l’écoute d’un disque ne dure que l’espace d’un titre. L’univers de Pascal se met en place, faisant sauter tous ces points d’amarrage.

L’amour et la vie

Un univers où l’amour se love, où s’enlacent les cœurs et les corps avant de se lasser. Avec toutefois le "Carpe Diem" en filigrane. Jouant des mots tel un funambule de la dialectique, refusant la rime trop facile, Pascal Mary ne cesse de surprendre. Les habitués de la bonne chanson ne s’y tromperont pas : ce n’est pas un "chanteur de plus" qui vient nous cueillir au bord de son monde et nous embarquer au pays des équilibristes de l’amour qui refusent de chuter en se tenant par le cœur malgré tout, malgré les loups ("Funambule").

Ce n’est pas un agité du vocal qui part en bal(l)ade sur les sentiers de l’amour sur une mélodie qui laisse "Trenet" un clin d’œil au grand Charles avec un final en canon éblouissant ("Viens"). Ce n’est pas un de ces écorchés vifs confondant vagissements et expressivité qui évoque la fin d’un amour dans ce sublime "Ils s’aimaient bien" ou ces amoureux sans bancs publics s’offrent un grand lit, Eden qu’outragera l’usure du temps.

Ce n’est pas un assoiffé de records carburant au super sans plomb dans la cervelle qui chante la lutte contre la panne des sens dans le très réaliste "Ordinaire". Ce n’est pas un taquin de la Muse du dimanche qui ose l’alexandrin classique et quatrins aux rimants hémistiches sur un finalement très noir "Soleil d’hiver".

Si l’amour n’est pas le cœur de "Plus qu’avant", chanson politique sur les laissés pour compte du capitalisme, les paumés du rendement que le fossé engloutira sans qu’une main ne leur soit tendue, il plane sur ce constat terrible de l’abandon de l’individu par la société tout entière. Quant à "Joyeux Noël", il offre un immense éclat de rire dans un titre certes homonyme à une chanson de Barbara mais avec la drôlerie et un rythme mélodique résolument brassensiens.

Cette formidable générosité qui perle dans ces mots et ses mélodies, Pascal Mary l’offre également sur scène. Seul au piano, aisément facétieux ou sporadiquement sarcastique, il parcourt son répertoire (deux albums) dans une proximité permanente avec son public. Il est en ce moment à Avignon, au Théâtre de l'Ange, pour trois semaines. Un ovni comme celui-là ne se laisse pas passer. Son art relègue ces contemporains aux oubliettes et son intemporalité, sa grande force, lui ouvre grandes les portes de demain.

 

En savoir plus :

Le site officiel de Pascal Mary
Le Myspace de Pascal Mary


Franck Bortelle         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

On fait le plein de découvertes cette semaine avec des tas de choses très différentes mais toujours passionnantes. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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