Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce The world is big
Stephan Komandarev  (Epicentre Films)  juillet 2011

Réalisé par Stephan Komandarev. Bulgarie/Hongrie/Slovénie/Allemagne. Drame. Durée : 1h45 (Sortie 2008). Avec Miki Manojlovic, Carlo Lubek et Hristo Mutatchiev.<

Pour l’été, un été qui commence sous les auspices d’un temps maussade et qui accumule les crises économiques, les salaceries déessekhaniennes et les tueries norvégiennes, la vision du film de Stephan Komandarev s’impose comme un viatique radical.

Évidemment, seul reproche à lui faire, le film n’est pas idéalement servi par un titre bêtement en anglais et pas très signifiant. On se doute que le "world is big", mais de là à comprendre que l’on va pédaler cinématographiquement à travers l’Europe en compagnie d’un tandem composé d’un petit-fils amnésique et de son grand-père bulgare, champion émérite de jacquet, pardon de "backgammon" pour dire la même chose dans la langue dominante...

Hirsute, rigolard et moustachu, c’est le grand et kusturicien Miki Manojlovic qui compose pour Stephan Komandarev l’un de ses plus beaux personnages. Dans chaque scène, il s’est mis à l’unisson du message délivré en exergue du film : "Le monde est grand et le salut nous guette de partout".

Et il en faut de l’optimisme dans cette histoire pour ne pas péter un câble, même si les freins du tandem finissent par lâcher... De la Bulgarie communiste aux camps de réfugiés italiens, de la mort de ses parents à son esprit sans souvenirs, Sachko a bien besoin d’un pépé baroudeur qui croit au pouvoir des dés pour enfin se reconstruire.

Ici, mine de rien, on assiste (peut-être) à la naissance d’un vrai cinéma européen, ou tout au moins d’un cinéaste qui sait utiliser l’espace Schengen et veut réconcilier l’Ouest et l’Est en combattant symboliquement les amnésies qui arrangent les uns et les autres.

Gide disait qu’on ne fait pas de la bonne littérature avec des bons sentiments. Komandarev prouve que cette loi n’est pas vrai pour le cinéma. Sans doute, y a-t-il une différence entre les "bons sentiments" critiqués par Gide et les "beaux sentiments" montrés par Komandarev. Car dans "The World is big", jamais il n’est question de s’apitoyer, de surligner le malheur, de donner raison au pathos.

Dès le départ, le pépé bulgare secoue les puces de son petit-fils sur son lit de souffrance pour donner le ton à un film qui n’arrête pas de dire qu’il faut se remuer, lutter, tenter, agir.

"Il n’y a pas de mauvais dés, il n’y a que de mauvais joueurs" ajoute ce sacré grand-père. Alors, il va n’avoir de cesse que d’apprendre à jouer ou à rejouer à Sachko.

Comme on dit outre-Atlantique, et sur Froggy's Delight par la même occasion, "The World is big" est un "Feel good movie". Ce qui, en french, pourrait se traduit comme une "péloche file la pêche".

Si l’on jouait à un autre jeu hasardeux, le "satisfait ou remboursé", on peut sans craindre écrire qu’aucun de ceux qui essaieront ce DVD "file la pêche" n’iront l’échanger contre deux épisodes d’Harry Potter.

Ah ! Ne pas oublier de féliciter Stephan Valdobrev pour une belle musique qui a un joli côté Nicola Piovani et de souligner que le film est formidablement tenu, avec une image soignée mais pas léchée, un montage subtil malgré les nombreux flash-back qui pourraient alourdir le récit. Komandarev se sort particulièrement bien des scènes de "backgammon", qu’il rend aussi spectaculaires que s’il filmait des combats de boxe.

Pour ça et beaucoup d’autres choses, il faut se procurer "The World is big", une œuvre pleine d’émotion et totalement sincère.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco

• Edition du 2024-04-14 :
L'île - Damien Manivel
Amal - Jawad Rhalib

• Edition du 2024-04-07 :
Le Naméssime - Xavier Bélony Mussel
Yurt - Nehir Tuna
Le squelette de Madame Morales - Rogelio A. Gonzalez
 

• Archives :
Le Jeu De La Reine - Karim Aïnouz
Laissez-moi - Maxime Rappaz
L'innondation - Igor Miniaev
El Bola - Achero Manas
Blue Giant - Yuzuru Tachikawa
Alice - Jan Svankmajer
Universal Theory - Timm Kroger
Elaha - Milena Aboyan
L'Homme d'argile - Anaïs Tellenne
Means Girls, Lolita malgré moi - Samantha Jayne et Arturo Perez Jr
Sirocco et le royaume des courants d'air - Benoit Chieux
La Venus d'Argent - Helena Klotz
Ricardo et la peinture - Barbet Schroeder
A L'intérieur - Vasilis Katsoupis
Le Gang du Bois du Temple - Rabah Ameur-Zaimeche
Juniors - Hugo Thomas
Oppenheimer - Christopher Nolan
Les Meutes - Kamal Lazraq
Mission : impossible – Dead Reckoning Partie 1 - Christopher McQuarrie
Love Life - Koji Fukada
Le prix du passage - Thierry Binisti
Kokon - Leonie Krippendorff
Nothing but a man - Michael Roemer
Pulse - Aino Suni
La Femme de Tchaikovski - Kirill Serebrennikov
La ferme à Gégé - Florent Verdet
Amore Mio - Guillaume Gouix
J'aurais voulu être astronaute - Comédie de Paris
Neneh Superstar - Ramzi Ben Sliman
Babylon - Damien Chazelle
- les derniers articles (2)
- les derniers cineclub (6)
- les derniers concerts (20)
- les derniers expos (1)
- les derniers films (1684)
- les derniers interviews (15)
- les derniers spectacles (4)
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=